"Il ne s'agit pas d'un combat américain, il s'agit d'une mission de l'OTAN également", a dit M. Obama à l'issue d'entretiens avec Anders Fogh Rasmussen, secrétaire général de l'OTAN, engagée en Afghanistan avec les États-Unis. "Nos opérations en Afghanistan ne sont pas la responsabilité ou le fardeau de l'Amérique seule ; c'est, et cela restera, un effort d'équipe", a assuré M. Rasmussen lors d'une apparition commune devant la presse. "Ne nous y trompez pas : il ne faut pas voir un manque de détermination dans la discussion qui a lieu, et qui est normale, sur l'approche qui convient. L'alliance restera unie et nous resterons en Afghanistan aussi longtemps qu'il faudra pour finir le travail", a-t-il dit.
En recevant M. Rasmussen, M. Obama entamait un processus qui pourrait durer au moins quelques semaines. Il est appelé à prendre une décision sur les effectifs alors que la fermeté de certains alliés des États-Unis donne des signes d'affaiblissement sous la pression des opinions.
M. Obama lui-même est soumis à des pressions contradictoires. D'un côté, les sondages reflètent une opposition grandissante à un engagement américain vieux de 8 ans, dans un pays où les combats s'intensifient. De l'autre, M. Obama est placé en porte-à-faux par ses généraux. Dans un rapport reçu par le président en septembre, le commandant des forces américaines et internationales en Afghanistan, le général Stanley McChrystal, met en garde contre un échec si les Américains ne parviennent pas à reprendre l'avantage dans les 12 mois.
Le même officier a depuis transmis, vendredi, des recommandations précises sur les effectifs. Celles-ci sont toujours secrètes. Mais, selon des chiffres souvent avancés, le général McChrystal pourrait demander jusqu'à 40.000 hommes supplémentaires. Il devrait y avoir environ 68.000 soldats américains en Afghanistan d'ici à la fin de l'année.
M. Rasmussen a souligné que tous les alliés examinaient actuellement le rapport McChrystal. Pour M. Obama, la question est de savoir s'il donne satisfaction à ses généraux au risque de mécontenter les Américains ou s'il peut leur dire non alors qu'il a fait de l'Afghanistan une guerre nécessaire, au contraire de celle en Irak.
La décision est d'autant plus difficile que l'administration elle-même serait divisée. Certains prônent un engagement renforcé, à la manière de ce qui a payé en Irak, d'autres un recours accru aux frappes aériennes. Elle est encore compliquée par le récent imbroglio causé par la présidentielle afghane, marquée par des fraudes massives.
M. Obama a prévenu qu'il examinerait avec prudence la question de renforts. Il doit avoir dans les prochaines semaines des discussions avec son équipe de sécurité nationale, ses commandants, ses représentants diplomatiques.
Une réunion de préparation devait avoir lieu (sans lui) ce mardi, avec la possible participation des généraux McChrystal et David Petraeus, le commandant des forces américaines dans la région. M. Obama a par ailleurs dit au chef de l'OTAN sa volonté de renforcer les relations entre l'Alliance et la Russie.
AFP/VNA/CVN