Ban Ki-moon plaide pour l'unité du Soudan

Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a plaidé le 30 janvier pour l'unité du Soudan et s'est une nouvelle fois montré réticent à l'envoi de Casques bleus en Somalie, à la veille de l'ouverture d'un sommet des chefs d'État et de gouvernement de l'Union africaine (UA).

Dans un entretien à Addis-Abeba, M. Ban a passé en revue les crises majeures du continent, qui seront discutées pendant 3 jours à Addis-Abeba par les leaders africains à compter d'hier. "L'ONU a la grande responsabilité, avec l'UA, de maintenir la paix au Soudan et de rendre l'unité attrayante", a déclaré M. Ban.

"Quel que soit le résultat du référendum, nous devons penser à la manière dont nous allons le gérer. C'est très important pour le Soudan mais aussi pour la région", a-t-il estimé. "L'année à venir est très importante pour le Soudan avec l'élection (présidentielle) dans 3 mois et le référendum dans un an" sur l'éventuelle indépendance du Sud, a-t-il souligné.

Le Nord, majoritairement musulman, et le Sud, en grande partie chrétien, ont mis fin en janvier 2005 à 21 ans de guerre civile.

L'accord de paix global (CPA) a permis la création d'un gouvernement semi-autonome au Sud-Soudan et prévoit la tenue en avril des premières élections -présidentielle, législatives et régionales- multipartites depuis 1986 au Soudan et un référendum en janvier 2011 sur l'indépendance du Sud.

Le président soudanais Omar el-Béchir, sous le coup d'un mandat d'arrêt de la Cour pénale internationale (CPI), a affirmé cette semaine que Khartoum serait le premier à reconnaître l'indépendance du Sud-Soudan. "Nous allons travailler pour l'unité nationale. Tout dépend de ce que les populations du Sud-Soudan vont décider. Mais nous allons travailler dur pour éviter une possible sécession", a expliqué M. Ban, inquiet de la réaction de Khartoum en cas de victoire de l'indépendance.

Interrogé sur la Somalie, pays en guerre civile depuis 1991, M. Ban a une nouvelle fois a posé le retour à la paix dans ce pays comme condition à l'envoi de Casques bleus réclamés par l'UA. "Pratiquement et de façon réaliste, il n'est pas possible en ce moment de déployer une force de maintien de la paix en Somalie. Nous avons besoin d'avoir une paix à maintenir et pour l'instant il n'y a pas de paix", a-t-il justifié.

L'UA a demandé à plusieurs reprises à l'ONU, en vain, de prendre le relais en Somalie de l'Amisom, la force de paix africaine déployée dans le pays depuis mars 2007 et forte de 5.300 soldats burundais et ougandais.

Ces 2 crises, ainsi que l'impasse politique à Madagascar ou encore le régime de transition en Guinée, devraient être amplement discutées à Addis-Abeba et pourraient une nouvelle fois occulter le thème officiel de ce 14e sommet, portant sur les technologies de l'information.

Toutefois, le premier sujet épineux du sommet sera bien interne à l'organisation continentale et concerne la succession à la présidence de l'UA du libyen Mouamar Kadhafi, qui sera évoquée dès la première séance à huis clos dimanche.

Le dirigeant libyen, qui assure la présidence de l'organisation depuis un an, a laissé entendre qu'il souhaiterait rester à ce poste.

Normalement, la présidence de l'UA, qui réunit 53 pays, change tous les ans. Elle est attribuée par les chefs d'État et de gouvernement à un pays désigné par l'une des 5 régions du continent. Cette année, elle doit revenir à l'Afrique Australe, qui a proposé le Malawi.

AFP/VNA/CVN

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