Avec le Canada et le Mexique, Trump sur le point de lancer les guerres commerciales

Le président américain, Donald Trump, mettra-t-il à exécution sa menace d'imposer le 1er février des droits de douane sur les produits canadiens et mexicains ? La question est vendredi dans tous les esprits, alors que les conséquences pourraient être sévères pour les trois pays nord-américains.

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À Long Beach Cargo Port, en Californie, aux États-Unis. 
Photo : Xinhua/VNA/CVN

À peine revenu à la Maison Blanche, M. Trump a annoncé qu'il voulait imposer dès le 1er février 25% de droits de douane sur les produits provenant du Canada et du Mexique, deux pays pourtant théoriquement protégés par l'accord de libre-échange qu'il avait signé durant son premier mandat.

Jeudi 30 janvier, il a affirmé qu'il déciderait dans la nuit s'il exempterait ou non de taxe le pétrole produit dans ces deux pays.

Dans le même temps, les produits chinois seraient frappés par des droits de douane de 10%.

Une possibilité qui inquiète les analystes, alors que l'économie américaine se porte comme un charme, avec une croissance de 2,8% en 2024. Selon Oxford Economics, si ces droits étaient appliqués, l'économie américaine perdrait 1,2 point de pourcentage de croissance, et pourrait dans le même temps plonger le Mexique dans la récession.

Pour Wendong Zhang, professeur à l'Université Cornell, si le choc ne sera pas si fort pour les États-Unis, il le sera sans aucun doute pour les deux autres pays.

"Dans un tel scénario, le Canada et le Mexique peuvent s'attendre à voir leur PIB reculer respectivement de 3,6% et 2%, les États-Unis de 0,3%, a-t-il estimé. La Chine elle aussi souffrirait d'une escalade de la guerre commerciale existante, mais bénéficierait en même temps (des tensions entre les États-Unis), le Mexique et le Canada".

"Acte de politique intérieure"

Pendant la campagne, le candidat républicain avait dit vouloir imposer des droits de douane de 10% à 20% sur l'ensemble des produits importés aux États-Unis, et même de 60% à 100% sur les produits provenant de Chine.

L'objectif était alors de compenser financièrement les baisses d'impôts qu'il souhaite par ailleurs appliquer durant son mandat.

Depuis son élection, le ton a évolué. Plutôt qu'un outil pour combler la baisse des recettes fiscales, les droits de douane sont devenus, comme durant son premier mandat, une arme qu'il brandit afin d'imposer des négociations et d'obtenir des concessions.

Donald Trump a expliqué que les droits de douane étaient une réponse à l'incapacité de ses voisins à freiner l'entrée de drogues, en particulier de fentanyl (un opioïde) et de migrants aux États-Unis.

Son candidat au poste de secrétaire au Commerce, Howard Lutnick, a parlé d'un "acte de politique intérieure", lors de son audition de confirmation au Congrès mardi 28 janvier.

Le président américain Donald Trump s'exprime à la Maison Blanche, le 24 janvier. 
Photo : AA/VNA/CVN

Ces droits de douane visent simplement à les pousser à fermer leurs frontières, a-t-il insisté. C'est un droit de douane particulier, qui vise à les pousser à agir".

La présidente mexicaine, Claudia Sheinbaum, s'est montrée plutôt optimiste mercredi 29 janvier. "Nous ne pensons pas que cela arrivera. Mais si c'est le cas, nous avons un plan".

"Qu'ils agissent rapidement" 

L'inquiétude existe malgré tout, en particulier pour le secteur agricole, qui exporte largement vers les États-Unis.

"Près de 80% de nos exportations vont vers ce pays et en tout état de cause, tout ce qui pourrait provoquer un choc nous préoccupe", a reconnu mardi 27 janvier auprès de l'AFP Juan Cortina, à la tête du Conseil national de l'agriculture.

Côté canadien, la possibilité de droits de douane a servi de révélateur à la crise politique qui rongeait d'ores et déjà le gouvernement du Premier ministre, désormais démissionnaire, Justin Trudeau.

Le ministre canadien de la Sécurité publique, David McGuinty, était présent jeudi 30 janvier à Washington pour présenter les contours du plan visant à renforcer la sécurité de la frontière canado-américaine.

Howard Lutnick s'était d'ailleurs montré très clair mardi 27 janvier. "Je sais qu'ils agissent rapidement" a-t-il assuré, au sujet des deux pays. "S'ils font ce qu'il faut, il n'y aura pas de droits de douane".

Une situation qui n'est pas sans rappeler les tensions entre Washington et Bogota le week-end dernier, alors que la Colombie avait dans un premier temps refusé l'atterrissage de vols transportant des migrants expulsés.

Donald Trump avait alors annoncé une série de sanctions, dont des droits de douane de 25% puis 50%, à laquelle son homologue colombien, Gustavo Petro, avait répliqué, avant que les deux ne s'accordent sur les modalités de retour des personnes concernées et abandonnent leurs menaces.

AFP/VNA/CVN

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