Autolib : la voiture électrique en libre-service débarque à Paris

Une première cohorte d'une soixantaine d'Autolib', des voitures électriques en libre-service sur le modèle du vélo Vélib' lancé en 2007, sillonnait le 2 octobre les rues de Paris et sa banlieue, première étape pour tenter de révolutionner les habitudes de transport des citadins français.

66 Bluecars ont été mises gratuitement à la disposition des Parisiens dans dix des 33 stations prévues.

Le dispositif, encore en phase de test, deviendra accessible au grand public le 5 décembre, avec au moins 250 véhicules. Le parc devrait être porté à environ 2.000 d'ici fin juin 2012. "Il s'agissait de commencer à familiariser le public et de pouvoir répondre aux questions. En ce sens, cette journée a été un succès", a déclaré Annick Lepetit, adjointe au maire de Paris et présidente du syndicat mixte Autolib', regroupant les communes pionnières et la région de Paris.

Dévoilées vendredi par le groupe français Bolloré, ces petites voitures citadines baptisées Bluecar, couleur "aluminium gris brossé", seront à terme déployées dans 46 villes de la région parisienne avec un principe simple, calqué sur celui des Vélib' qui a connu un formidable succès avec plus de 20.000 vélos actuellement en libre-service : l'abonné prend une voiture dans une station et peut ensuite la déposer dans n'importe quelle autre.

Philosophie du projet : inciter à renoncer à sa voiture en offrant l'usage ponctuel de véhicules, à la fois économiques et écologiques.

Un pari dans un pays de propriétaires, qui compte 38 millions de voitures pour 65 millions d'habitants, alors que son grand voisin, l'Allemagne, totalise environ 40 millions de véhicules pour plus de 81 millions d'âmes. "Je trouve cela très bien en sachant que dans Paris en une heure on a la possibilité de faire des choses", a déclaré Jules, un grand amateur de Vélib' déterminé à tester la Bluecar.

Si le système de voitures en libre-service existe déjà dans plusieurs grandes villes du monde, notamment à New York ou aux Pays-Bas, l'innovation française réside dans le caractère tout-électrique du véhicule, doté d'une batterie nouvelle génération lithium-métal-polymère (LMP) d'une capacité de stockage théorique cinq fois supérieure à celle de ses concurrents.

Elle doit permettre à la Bluecar de rouler pendant 250 kilomètres en ville et 150 km au delà, selon l'entreprise. Sa vitesse est limitée à 130 km/h. "Nous sommes les seuls au monde à fabriquer une batterie sèche qui ne s'enflamme qu'à 180°C, contre 70°C pour celles de nos concurrents", a affirmé à la presse l'industriel Vincent Bolloré, qui a investi près de 1,5 milliard d'euros pour lancer sa voiture, fabriquée en collaboration avec l'entreprise italienne de design automobile Pininfarina.

Autolib' met en avant le coût modique de l'abonnement, 12 euros par mois pour un abonnement annuel, et cinq euros pour la première demi-heure d'utilisation.

C'est aussi là que réside la spécificité française : doper l'intérêt pour le véhicule électrique en l'érigeant en vedette d'un service public en libre-service. À Berlin ou Oslo, capitale mondiale de la voiture électrique avec 4.000 exemplaires en circulation, les incitations sont essentiellement fiscales pour pousser les consommateurs à franchir le pas de l'électrique, plus chère que les traditionnels modèles essence ou gazole. "Le pré-lancement d'Autolib', qui constitue le plus grand service mondial d'auto-partage électrique, offre à l'industrie française un très beau succès", a souligné le ministre de l'Industrie, Eric Besson, qui s'était déplacé dans l'une des stations pour l'occasion.

Les quatre premières années seront décisives pour la réussite du projet, alors que Vincent Bolloré, qui fixe à 80.000 utilisateurs le seuil de rentabilité, affirme être déjà en discussion avec d'autres villes.

AFP/VNA/CVN

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