L'entreprise Advanced Cell Technology (ACT) a annoncé le 22 septembre que l'essai clinique aurait lieu à Londres, au Moorfields Eye Hospital, et porterait sur 12 patients atteints de la maladie de Stargardt, une forme de dégénérescence maculaire qui entraîne une certaine forme de cécité chez les jeunes. "C'est la première fois qu'une autorisation d'essai clinique sur des cellules souches embryonnaires est accordée” ailleurs qu'aux États-Unis, a déclaré Bob Lanza, responsable scientifique du laboratoire ACT.
L'autorisation a été délivrée par l'Agence britannique de régulation des médicaments (MHRA) et le Comité de conseil sur la thérapie génique, a précisé le laboratoire.
C'est aux États-Unis, en novembre 2010, qu'ACT a inauguré le premier essai clinique fait à partir de dérivés de cellules souches embryonnaires pour soigner cette dégénérescence de la vue.
Jusqu'ici, seuls deux patients américains ont participé à cet essai. "Nous sommes très contents des résultats et nous sommes en train de programmer deux nouveaux essais sur deux autres patients", a précisé Bob Lanza.
Les cellules souches embryonnaires proviennent de l'embryon humain dans les tout premiers jours de développement. Elles sont dites souches parce qu'elles sont à l'origine de toutes les autres.
Pour de nombreux scientifiques, cette recherche représente le meilleur espoir de soigner des pathologies comme le diabète, la maladie de Parkinson, Alzheimer ou la paralysie des blessés de la moelle épinière.
Le financement de cette recherche, après huit ans d'interdiction par George W. Bush pour des raisons morales et religieuses, a été à nouveau autorisé par Barack Obama en mars 2009.
Aux États-Unis comme en Europe, le débat idéologique fait rage. Les opposants estiment que la vie commence à la conception et s'opposent donc à toute recherche aboutissant à la destruction d'embryons.
Dans sa loi de bioéthique révisé en février 2011, la France a entériné le maintien du principe de l'interdiction, avec dérogations, de la recherche sur l'embryon et sur les cellules souches embryonnaires.
La maladie de Stargardt touche 80.000 à 100.000 personnes en Europe et aux États-Unis, ce qui en fait une des pathologies les plus répandues de cécité juvénile.
Maladie héréditaire, elle peut se développer dès l'âge de six ans et ne connaît jusqu'ici, aucun remède.
Les tests faits sur des rats par ACT ont montré une amélioration de la vue dans 100% des cas et ont permis à des souris de retrouver une vue "quasi-normale", sans effets secondaires. Si le traitement fonctionne sur les humains, le laboratoire ACT espère élargir son marché à d'autres affections qui entraînent la dégénérescence maculaire, un marché de 30 millions de personnes en Europe et aux États-Unis.
AFP/VNA/CVN