L'organisme humanitaire basé à Genève a centré son rapport annuel sur les catastrophes dans le monde sur les problèmes de nutrition en soulignant la disparité entre riches et pauvres ainsi que la récente envolée des prix.
Selon les statistiques de la Croix-Rouge, 1,5 milliard de personnes souffraient d'obésité dans le monde en 2010 tandis que 925 millions d'autres souffraient de malnutrition. "Si la libre interaction du marché a abouti à une situation où 15% de l'humanité a faim tandis que 20% est en surpoids, il y a quelque chose qui n'a pas marché quelque part", a résumé le secrétaire général Bekele Geleta, cité dans un communiqué.
Le directeur de la Croix-Rouge pour la région Asie-Pacifique, Jagan Chapagain, a qualifié ces statistiques "de scandale à double tranchant", lors d'une conférence de presse dans la capitale indienne. Il a souligné que "les excès de l'alimentation tuent aujourd'hui plus que la faim".
Selon lui, le problème de la faim n'est pas dû à une pénurie de nourriture dans le monde mais à une mauvaise distribution, au gâchis et à une hausse des prix qui rend les denrées alimentaires moins accessibles.
Les prix des denrées alimentaires ont flambé en 2011 sur le plan mondial, faisant craindre une crise alimentaire similaire à celle de 2008 qui avait provoqué des émeutes et une instabilité politique dans de nombreux pays.
La hausse des prix alimentaires, que la Croix-Rouge attribue entre autres facteurs à la spéculation sur le marché des matières premières et au changement climatique, a été perçue comme l'un des éléments déclencheurs des mouvements de protestation populaire au Mahgreb et au Moyen-Orient cette année. "Un nouveau cycle d'inflation (...) plonge un grand nombre de personnes parmi les plus pauvres au monde dans une plus grande pauvreté et dans des situations de grave malnutrition", a dénoncé l'organisation.
AFP/VNA/CVN