Au Népal, l'inquiétante réapparition de la dengue

Les autorités sanitaires népalaises s'inquiètent d'une recrudescence de la dengue, un virus qui, bien qu'autrefois presque éradiqué, refait surface en raison du changement climatique et de l'urbanisation.

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Une personne infectée par la dengue à l'hôpital Sukraraj de Katmandou, le 22 octobre 2024 au Népal. 
Photo : AFP/VNA/CVN

En 2004, le Népal n'avait enregistré que quatre cas de dengue. Cependant, depuis le début de cette année, plus de 28.000 infections ont été signalées, entraînant la mort de 12 personnes. Les médecins estiment que ces chiffres sont probablement sous-estimés.

Les moustiques vecteurs de la dengue, principalement les espèces Aedes aegypti et Aedes albopictus, ont commencé à envahir les hautes vallées népalaises. Des cas ont été signalés dans des régions inattendues comme le district de Solukhumbu, où se trouve le mont Everest. Suman Tiwari, responsable sanitaire local, a noté que des personnes sans antécédents de voyage avaient été testées positives. La capitale, Katmandou, a également enregistré plus de 4.000 cas.

Le Dr Sher Bahadur Pun, de l'hôpital Sukraraj, a confirmé que le virus se propage géographiquement, atteignant des altitudes où il n'était auparavant pas observé. Dans certains districts, les hôpitaux sont débordés par le nombre croissant de patients atteints de dengue. "Le nombre de cas augmente de façon exponentielle", a-t-il déclaré.

Cette tendance s'inscrit dans un contexte mondial alarmant : l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a rapporté plus de 12 millions de cas et 7.900 décès au cours des huit premiers mois de cette année, un chiffre double par rapport à l'année précédente. Les épidémiologistes attribuent cette propagation à des changements climatiques qui permettent aux moustiques de survivre et de se reproduire à des altitudes plus élevées.

L'urbanisation rapide et la mobilité accrue des populations contribuent également à la propagation du virus. Le virologue Narayan Gyawali souligne que l'urbanisation crée des microclimats favorables à la reproduction des moustiques. La dengue était auparavant considérée comme une maladie cyclique, mais elle apparaît maintenant chaque année au Népal. Gokarna Dahal, du ministère népalais de la Santé, insiste sur la nécessité de se préparer à combattre cette maladie annuellement.

L'urgence d'une réponse globale face à la dengue

Une infirmière s'occupe d'un patient infecté par la dengue à l'hôpital Sukraraj de Katmandou, le 22 octobre 2024 au Népal. 
Photo : AFP/VNA/CVN

Il est important de noter que le Népal est peu responsable du changement climatique mais subit ses conséquences. Meenakshi Ganguly, d'Human Rights Watch (HRW), appelle les pays émetteurs de gaz à effet de serre à prendre des mesures pour protéger les populations vulnérables comme celles du Népal. "Combattre les maladies transmises par les moustiques doit faire partie des efforts pour atténuer les impacts du changement climatique", affirme-t-elle.

La dengue est déjà endémique dans plus de 130 pays selon l'OMS. L'organisation a lancé un plan mondial pour coordonner la lutte contre le virus et a requis un budget de 55 millions d'USD pour 2025 afin d'améliorer la réponse mondiale à cette maladie.

Actuellement, environ quatre milliards de personnes dans le monde courent le risque d'être infectées par la dengue et d'autres arbovirus comme le chikungunya et le zika. Ce chiffre pourrait atteindre cinq milliards d'ici 2050 si aucune mesure n'est prise pour contrôler la propagation des maladies vectorielles.

Au Népal, les autorités sanitaires doivent intensifier leurs efforts pour lutter contre la dengue en mettant en œuvre des campagnes d'éducation publique sur la destruction des sites de reproduction des moustiques et en améliorant le système de surveillance des cas. Les hôpitaux doivent également être préparés à faire face à une augmentation potentielle des infections pendant la saison des pluies.

Il est essentiel que les autorités prennent des mesures proactives pour protéger la population et limiter l'impact croissant du virus sur la santé publique.

AFP/VNA/CVN

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