Le Pakistan est en proie à une vague extrêmement meurtrière d'attentats perpétrés essentiellement par les talibans alliés à Al-Qaïda, mais la province du Baloutchistan, dont Quetta est la capitale, est aussi le théâtre d'une insurrection indépendantiste et de fréquentes attaques visant la minorité chiite.
"Personne n'a encore revendiqué l'attentat et toutes les hypothèses sont possibles, mais la bombe a explosé dans un quartier chiite", a déclaré Mohammad Hashim, un officier de la police de Quetta.
"Le bilan est maintenant de dix morts et 13 blessés", a indiqué Hamid Shakil, un autre officier de police. M. Hashim avait auparavant évoqué cinq morts. Un garçon de sept ans et au moins une femme figurent parmi les personnes décédées, selon ces deux sources.
"La bombe a explosé sur un parking en bordure d'une rue dans une voiture garée là par un inconnu qui a quitté ensuite les lieux", a poursuivi l'officier Hashim, citant des témoins.
Des témoins ont assuré que plusieurs voitures ont pris feu et qu'une maison a été endommagée par le souffle de l'explosion. Quelques 5.000 Pakistanais ont été tués dans tout le pays ces quatre dernières années dans près de 500 attentats --suicide pour la plupart--, perpétrés essentiellement par les talibans alliés à Al-Qaïda et des groupes islamistes qui leurs sont liés.
Cette campagne sanglante a été lancée à l'été 2007 après que les talibans pakistanais, à l'unisson d'Oussama ben Laden, eurent décrété le jihad, la "guerre sainte", à Islamabad pour son soutien à la "guerre contre le terrorisme" de Washington, depuis fin 2001.
Les zones tribales du Nord-Ouest et du Sud-Ouest frontalières avec l'Afghanistan, bastion des talibans pakistanais, sont le principal sanctuaire dans le monde d'Al-Qaïda et la base arrière des talibans afghans qui combattent les troupes de l'OTAN en Afghanistan, essentiellement américaines.
Les talibans pakistanais ont également juré d'intensifier leur campagne d'attentats pour venger la mort d'Oussama ben Laden. Le chef d'Al-Qaïda a été tué le 2 mai dernier à Abbottabad, une ville-garnison au nord d'Islamabad où il se terrait depuis plusieurs années, par un commando de soldats américains héliporté clandestinement de nuit.
Mais les talibans pakistanais, de confession sunnite, ainsi que d'autres groupes radicaux islamistes alliés, sont également les principaux auteurs d'attaques qui visent régulièrement la minorité chiite.
Les musulmans chiites représentent environ 20% des quelque 180 millions de Pakistanais, en très grande majorité sunnites. Plusieurs milliers de chiites ont été tués dans des violences interconfessionnelles depuis la fin des années 1980.
AFP/VNA/CVN