Anti-inflation : la flexibilité dans le management économique est nécessaire

En 2008, le Vietnam était menacé par l'inflation. En 2009, il était confronté au ralentissement économique. Cette année, le pays doit faire face à la fois à ces 2 risques. Quelle est la clé pour surmonter ces défis ? Analyses des experts cités par le journal en ligne VnExpress.

* Vu Tiên Lôc, président de la Chambre de Commerce et d'Industrie du Vietnam (VCCI)

Cette année, le Vietnam s'attend à la relance de l'économie mondiale, mais elle n'est pas stable. Certains créneaux importants sont en stagnation et le pouvoir d'achat est freiné. Par ailleurs, les difficultés économiques conduisent au retour des politiques de protection de la production domestique. Ainsi, l'élargissement des marchés d'exportation du Vietnam rencontre des entraves. Un autre défi pour les entreprises vietnamiennes est la restructuration économique au niveau mondial. D'où un rythme accéléré de transfert des sciences-technologies. Les entreprises vietnamiennes doivent se rattraper concernant la modernisation de leurs technologies face aux pays développés.

* Vu Dinh Anh, vice-directeur de l'Institut de recherche du marché et des prix, relevant du ministère des Finances

Une faible croissance économique et le retour de l'inflation sont les 2 risques de l'économie vietnamienne en 2010. Le management économique doit bien peser pour équilibrer ces 2 facteurs. La flexibilité dans l'application des politiques économiques est très nécessaire. À mon avis, les efforts doivent se concentrer dans la croissance économique. Les mesures contre l'inflation seront prises si elle fait son retour. Les entreprises sont appelées à mener des activités dans un contexte en plein changement. Les signes du retour de l'inflation sont observés par la hausse consécutive de l'indice des prix à la consommation depuis décembre. Une bonne gestion du marché et un bon management des politiques de macroéconomie permettront au pays de maintenir l'inflation à un seul chiffre en 2010. Si non, l'indice des prix à la consommation pourrait s'élever à 12-15%.

* Lê Dinh An, directeur du Centre national d'informations et de prévisions socio-économiques

L'an dernier, dans le contexte où plusieurs économies dans le monde affichaient une croissance négative, le Vietnam prenait place dans le groupe des rares pays ayant une croissance assez élevée (5,3%). La macroéconomie est estimée stable.

En 2010, le Vietnam est menacé par de grands risques qui dépendent beaucoup de facteurs exotiques. Les exportations nationales n'offrent pas de belle perspective, dont une croissance prévue inférieure de 10%. Dans le pays, l'inflation est inévitable. Elle fera son retour suite au soulagement des politiques monétaires et la relance de l'économie conduisant à la hausse des prix des articles de consommation. Fin 2009, la croissance des crédits a atteint 37,7% par rapport à 2008, soit 7 fois plus que la croissance du Produit intérieur brut.

Le développement économique du pays manque de durabilité, marqué par le retard de la restructuration économique, l'inefficacité des investissements et la faible productivité.

* Hà Huy Tuân, vice-président du Comité national de contrôle financier

L'économie du Vietnam aurait une croissance modeste de 6-6,5% en 2010. La relance est freinée par les risques comme la chute des investissements du secteur des entreprises privées observée depuis le 3e trimestre de 2009. La liquidité des banques a baissé et elles ont resserré l'octroi de crédits et augmenté le taux d'intérêt des prêts. Les entreprises ont soif de fonds. Les investissements publics, jouant un rôle prépondérant dans la relance, sont prévus à la baisse. Dans le même temps, l'investissement direct étranger enregistre une reprise mais très lente. La relance économique ces derniers temps est expliquée par les enveloppes de stimulation économique. Elle est donc instable.

* Doàn Hông Quang, expert de haut rang de la Banque mondiale au Vietnam

Les économistes dans le monde sont prudents en estimant la relance de l'économie mondiale en 2010, mais ils affirment une vraie reprise en 2011. Cette année, le Vietnam a réduit l'envergure de l'enveloppe de stimulation économique, dont l'arrêt de bonification d'intérêt et le resserrement des politiques monétaires. C'est une décision raisonnable.

Après la crise, toutes les économies dans le monde, le Vietnam inclus, entrent dans une restructuration économique. Elle passe non seulement dans la majoration des parts de l'industrie dans le Produit intérieur brut, mais aussi la hausse de la valeur ajoutée dans les produits. À mon avis, la restructuration a pour mission d'intégrer l'économie vietnamienne dans la région et le monde.

* Nguyên Anh Ngoc, vice-directeur du Centre de promotion commercial et d'investissement de Hô Chi Minh-Ville

Les entreprises vietnamiennes rencontrent des difficultés causées par la chute du pouvoir d'achat des marchés étrangers. La relance des marchés importants comme l'Union européenne et les États-Unis reste modeste. Pourtant, les entreprises peuvent trouver des opportunités sur le marché domestique avec plus de 86 millions d'habitants. Le marché de grande distribution, équivalent à 15-20% du PIB, est très prometteur. Grâce au mouvement "le Vietnamien consomme vietnamien", des canaux de distributions sont installés dans les régions rurales et reculées, dans les zones industrielles et franches.

Thê Linh/CVN

(26/02/2010)

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