L'IPC en hausse de près de 2% en février

Une forte consommation durant les premiers jours de l'Année du Tigre a fait monter en février de 1,96% l'indice des prix à la consommation (IPC) comparé avec le mois de janvier, nouveau record depuis avril 2009.

Lors de ces 2 premiers mois de l'année, cet indice a augmenté de 8,04% en glissement annuel. Les prix des 10 groupes des marchandises de première nécessité ont connu une forte hausse en comparaison de janvier dernier, notamment le groupe des denrées alimentaires et des services de restauration (+ 3,09%), celui des produits et des services (+ 2,25%), des boissons et du tabac (+ 2,2%). Quant au cours du dollar américain, il a augmenté de 0,3%, contrairement à celui de l'or qui a abaissé de plus de 2%.

Selon Nguyên Duc Thang, chef adjoint du Service des statistiques du commerce, des services et des prix, relevant du Département général des statistiques, dans la période 2003-2007, l'indice des prix sur les 2 premiers mois de chaque année a connu des augmentations respectivement de 3,1%, 4,1%, 3,6%, 3,3% et 3,2%. La hausse de ce début d'année (+ 3,35% par rapport au mois de décembre dernier) est moyenne par rapport aux années précédentes. "L'IPC de mars témoignera de la fin du Têt du Tigre, précise-t-il, sachant que la hausse du prix de l'essence de dimanche dernier influencera nettement cet indice". Ce responsable affirme qu'à long terme, l'évolution de l'IPC sera conditionnée par celle du prix des carburants et le décaissement des fonds du plan de soutien de la consommation nationale. Maîtriser l'IPC dans les termes fixés par l'Assemblée nationale sera une tâche difficile, souligne-t-il. Et de prévoir que cet indice serait à 2 chiffres, sans être cependant aussi élevé que les prévisions de plusieurs organisations étrangères.

Freiner la hausse des prix en mars

Pour l'économiste Bùi Kiên Thành, en mars prochain, les prix des marchandises n'échapperaient pas à cette tendance qui est bien générale. "Les entreprises auront toujours besoin de capitaux alors que l'accès au crédit sera difficile, avec des taux d'intérêt élevés. D'où une croissance des prix", estime-t-il.

"L'important est de freiner la montée de l'IPC en mars", indique Vu Dinh Anh, chef adjoint de l'Institut d'étude des prix du ministère des Finances. Cet expert s'intéresse beaucoup à l'évolution de l'indice des prix en mars car ce mois décidera de la tendance pour toute l'année. Si l'IPC de mars est élevé, la reprise d'une inflation élevée sera prévisible et l'objectif de croissance économique annuelle difficile à atteindre, souligne-t-il. "Il faudrait éviter une augmentation des produits stratégiques lors de ce mois clé à venir. Le point le plus important toutefois est que le gouvernement doit être prêt à privilégier la maîtrise de l'inflation", conclut Vu Dinh Anh. Du point de vue macroéconomique, toujours selon lui, le prix des marchandises cette année dépend essentiellement des politiques de gestion et du moment de leur application. "Le fait que l'IPC de mars baisse ou augmente légèrement n'engendre pas d'inquiétude sur les prix sur toute l'année, mais l'exactitude de cette prévision est difficile à mesurer dans les circonstances actuelles", fait remarquer ce responsable.

"L'augmentation de l'IPC sur les premiers mois de l'année est attendue, affirme Vu Thành Tu Anh, directeur adjoint chargé du programme d'enseignement en économie Fulbright du Vietnam. La situation monétaire en fin d'année et la consommation pendant le Têt du Tigre entraîneront certainement une croissance élevée de l'IPC. Je pense qu'une maîtrise de l'inflation à moins de 7% n'est pas réalisable, laquelle devrait atteindre les 10% en 2010". L'objectif de limiter l'IPC à moins de 7% dépend de la situation de l'économie mondiale et des décisions que prendra le gouvernement, dit-il. "Par ailleurs, pour une économie d'une croissance annuelle de 5% à 6% comme le Vietnam, celle des crédits de 25% à 30% est raisonnable. Le volume des crédits lors des 5 années à venir devrait être de 50% à 60%, sans dépasser le taux de croissance du PIB comme actuellement", souligne ce professionnel.

Nguyên Duc Thành, chef du Centre des études économiques et des politiques (Université nationale de Hanoi) partage la position de Vu Thành Tu Anh. "Une inflation de 9% à 10% est fortement envisageable. Pour y parvenir, il faut appliquer des politiques monétaires d'une plus grande rigueur. D'où des répercussions sur les entreprises. Mais en cette période, le plus grand danger pour notre économie est l'inflation", rappelle-t-il.

Anh Toàn/CVN

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