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Le milliardaire chinois Li Shufu, le 2 juin 2017 à Bruxelles. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Daimler, la maison mère de Mercedes-Benz et Smart, a annoncé vendredi 23 février la montée à son capital à hauteur de 9,69% de l'industriel chinois, qui supplante ainsi un fonds public koweïti jusque là détenteur de 6,8% des parts de Daimler et les 3,1% détenus par Renault-Nissan. La valorisation des titres Daimler détenus par Geely atteint environ 7,2 milliards d'euros.
L'industriel chinois avait déjà racheté en 2010 le suédois Volvo Cars et les rumeurs concernant son arrivée au capital de Daimler couraient dans la presse économique depuis plusieurs semaines en Allemagne.
Le fait que Geely ait dépassé le seuil des 3% a forcé le constructeur allemand à informer la Bourse de Francfort.
10e fortune chinoise
Li Shufu (54 ans), dixième fortune chinoise selon le magazine Forbes, avait quant à lui laconiquement indiqué début février, lors d'un discours devant l'institut automobile allemand CAR à Bochum que "l'Europe jouait un rôle très important pour le développement" de ses activités automobiles.
La firme chinoise Geely Automobile Holdings, également constructeur de véhicules, après s'être offerte Volvo en 2010, avait déjà mis un pied en Europe dans la production de camions. Le groupe était devenu en décembre dernier le premier actionnaire d'AB Volvo, numéro deux mondial des poids lourds.
Dans un contexte de défiance européenne à l'égard du rouleau compresseur chinois, en Allemagne, plusieurs sociétés ont suscité l’intérêt des investisseurs chinois ces dernières années, comme l'institution bancaire Deutsche Bank, détenue à 8,8% par le fond chinois HNA, par ailleurs en grande difficultés.
Mais les concurrents allemands de Daimler sont, pour leur part, toujours majoritairement détenus par les "grandes familles", Porsche-Piech pour Volkswagen et Quandt-Klatten pour BMW.
Daimler compte transiter le plus rapidement possible, comme tous ses concurrents, vers l’auto électrique. |
Course à l’électrique
L'arrivée en puissance du groupe chinois Geely au capital de Daimler, intervient au moment-clé où le groupe allemand, en solide forme, avec un bénéfice en hausse de 24% en 2017, s'est décidé à muer.
Daimler est convaincu qu'il est temps de s'éloigner du modèle jugé trop rigide par les actionnaires du conglomérat à l'ancienne.
Le constructeur entend ainsi se transformer en holding chapeautant trois unités - services financiers, voitures et petits utilitaires et enfin camions et bus - pour mieux affronter la mutation en cours de l'industrie automobile.
Mais surtout, Daimler compte transiter le plus rapidement possible, comme tous ses concurrents, vers l’auto électrique. Le constructeur de Stuttgart a renforcé son positionnement dans l'utilitaire électrique et annoncé mercredi 21 février investir 2,6 milliards sur deux ans dans sa division poids lourds, notamment pour l'électrifier.
Un développement suivi de près en en Chine, où l’intérêt pour la production de véhicules non polluants devient primordial, Pékin s'apprêtant à imposer dès 2019 des quotas de véhicules propres aux groupes automobiles.
AFP/VNA/CVN