La scène s'est produite une nouvelle fois le 25 avril en plein milieu d'un marché. Deux inconnus roulant sur une moto ont sorti leurs armes, puis tué Haji Abdul-Hai avant de remettre les gaz et de s'enfuir. La victime était un chef de tribu étroitement lié au gouvernement du président afghan Hamid Karzaï. Depuis la fin février et la mort d'Abdul Majid Babai, un haut responsable local, 12 personnes, la plupart travaillant pour les autorités locales, ont été tuées.
Les meurtres reproduisent souvent le même mode opératoire. Au moins 4 personnes, 3 hommes et une femme, ont ainsi été tués par des hommes se déplaçant sur des motos.
La crainte que ces assassinats s'étendent a poussé lundi l'ONU à ordonner à 200 de ses employés afghans de rester chez eux à Kandahar. "Nous réévaluons constamment nos mesures de sécurité, la sécurité de leur personnel est une préoccupation primordiale pour les Nations unies", a déclaré le porte-parole des Nations unies en Afghanistan, Dan McNorton, précisant que les employés étrangers de l'ONU à Kandahar avaient été relocalisés à Kaboul.
Certains quartiers de la ville de Kandahar, peuplée d'un million d'habitants environ, ainsi que d'importants territoires de la province sont sous le contrôle des talibans.
De son côté, le président afghan a réuni ce week-end le Conseil de la sécurité nationale pour discuter des assassinats.
Les responsables de la sécurité ont présenté à M. Karzaï un plan visant à endiguer ces attaques. "Le président suivra personnellement la situation", a précisé son porte-parole Waheed Omar.
Cette vague de meurtres intervient alors que les forces internationales, emmenées par l'OTAN mais dont plus des deux tiers sont composées de soldats américains, mènent depuis des mois des opérations à Kandahar et dans sa région.
AFP/VNA/CVN