Adaptation au changement climatique : défis à relever

Hô Chi Minh-Ville s'efforce d'achever le plan d'action de l'adaptation au changement climatique pour la période 2011-2025. Dào Anh Kiêt, permanent adjoint du Comité de pilotage sur l'adaptation au changement climatique de Hô Chi Minh-Ville, a accordé une interview au journal Sài Gon Giai phong (Saigon libéré) autour de cette question.

* Quelle est la position de Hô Chi Minh-Ville à propos de l'adaptation au changement climatique pour la période 2011-2025 ?

Actuellement, le plan d'action pour s'adapter au changement climatique pour la période 2011-2025 est en phase d'élaboration. Mais cette nouvelle question est cause de soucis très importants pour de nombreux pays, en raison du fait qu'ils doivent, la plupart du temps, se débrouiller seuls. Et la mégapole du Sud ne fait pas figure d'exception. Le bureau chargé de la cette question de Hô Chi Minh-Ville a recueilli les opinions des services sur les mesures permettant de s'adapter à ce phénomène. Je peux vous citer un exemple : dans le secteur agricole, il faut mettre en place des variétés capables de résister au changement climatique. Pourtant, la question la plus importante est que la ville doit, dans son développement économique et urbain, s'orienter vers une baisse des émissions de gaz à effet de serre, une des causes principales de ce phénomène global.

Étant le centre économique le plus important du Vietnam, la mégapole du Sud consomme chaque année une quantité gigantesque de ressources naturelles, mais également d'énergies renouvelables et non renouvelables. Chaque jour, la ville rejette dans l'environnement plus de deux millions de tonnes de déchets ainsi que de gaz à effet de serre comme CO2, CH4, NO2. Et la situation ne fera qu'empirer si Hô Chi Minh-Ville devient une ville de dix millions d'habitants. La clé pour résoudre le problème réside dans l'adoption d'un programme de gestion vis-à-vis du développement urbain et socio-économique, en s'orientant vers l'utilisation efficace des ressources naturelles.

* Tout ce que vous avez dit est mentionné dans les programmes de développement urbain et socio-économique de Hô Chi Minh-Ville. Pourtant, ce que la ville a réalisé reste modeste. Sachant cela, pensez-vous que l'incorporation du plan d'adaptation au changement climatique dans les programmes en question permettra de voir des progrès en matière de réalisation ?

L'adaptation au changement climatique sera efficace si cette question est incluse dans les programmes de développement urbain et socio-économique de la ville. L'adaptation au changement climatique constitue une question cruciale pour les villes côtières ou proche du niveau de la mer comme Hô Chi Minh-Ville. En effet, la mégapole du Sud est déterminée comme une des dix villes les plus affectées par le changement climatique. Il faut ajouter que l'adaptation à ce phénomène doit tenir compte de plusieurs facteurs qui influencent directement et indirectement la vie socio-économique de la ville. Ce problème doit être raccordé à la situation socio-économique actuelle de chaque secteur ainsi que de chaque région. Ainsi, cela permettra d'établir des bases de données capitales dans l'élaboration de la stratégie sur l'adaptation au changement climatique.

* Pourriez-vous parler plus précisément de l'adaptation au changement climatique, en tenant compte de la situation socio-économique de la ville ?

Il faut déterminer les points forts et les points faibles de la ville. Du côté des points forts, Hô Chi Minh-Ville est le centre économique et culturel le plus important du Vietnam. Dans cette ville, les services se développent bien. La ville dispose d'un fort contingent de cadres qualifiés capables d'exercer dans le domaine des hautes technologies. Sans oublier des offices chargés de la gestion de l'environnement. De plus, les mangroves représentent un tiers de la superficie totale de la ville. Fort de ces atouts, le Comité de pilotage de l'adaptation au changement climatique estime que le moment est propice pour renforcer le transfert technologique, profiter des assistances de la part des organisations internationales pour perfectionner le système d'infrastructures visant à faire face aux scénarios sur le changement climatique. Il faut également remédier radicalement à la pollution de l'environnement, ainsi que développer les secteurs demandant une quantité importante de matière grise (banque, finances, technologies de l'information...).

Du côté des points faibles, Hô Chi Minh-Ville est la région la plus touchée par le changement climatique. Actuellement, les infrastructures sont encore modestes et la population a connu une croissance rapide. Le système de contrôle des rejets polluants pour l'environnement est très insuffisant face au rythme de la croissance économique. L'utilisation de l'énergie n'est pas efficace, tout comme l'exploitation des ressources en eau et foncières, et l'application des progrès techniques reste encore limitée. Face à ces points faibles, le Comité de pilotage en question estime qu'il utilise de manière plus efficiente les ressources naturelles. Mais la fortification du système de digues permettant de limiter les inondations, l'évacuation des habitants des régions touchées par le changement climatique, l'encouragement à l'application de nouvelles technologies dans la production... sont des points sensibles sur lesquels il faudra apporter une réponse rapide.

Le Comité de pilotage sur l'adaptation au changement climatique de Hô Chi Minh-Ville a déterminé cinq domaines prioritaires :
1. Élaborer et gérer l'aménagement urbain et socio-économique en s'orientant vers l'adaptation au changement climatique.
2. Gérer efficacement les ressources en eau.
3. Développer les nouvelles sources d'énergies renouvelables
4. Utiliser efficacement les ressources énergétiques.
5. Gérer les ressources foncières mais aussi les déchets (rejets et traitement).
Actuellement, le Comité de pilotage réalise deux programmes d'adaptation au changement climatique. Le premier porte sur le développement urbain vers le Sud (coopération avec les Pays-Bas) et le second sur la recherche de nouvelles sources d'énergies (coopération avec la Banque asiatique de développement).

Phuong Mai/CVN

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