Les conservateurs sont donnés largement gagnants dans cette région catholique du sud de l'Allemagne, parmi les plus prospères d'Europe. Au pouvoir sans discontinuer depuis 56 ans, l'Union chrétienne-sociale (CSU), petite soeur bavaroise de l'Union chrétienne-démocrate (CDU) d'Angela Merkel, pourrait même retrouver la majorité absolue qu'elle a perdue en 2008.
Une semaine avant les législatives, Angela Merkel souhaite une victoire régionale. |
Quelque 9,5 millions de personnes sont appelées aux urnes dans cet État régional le plus vaste et le deuxième plus peuplé du pays.
Les bureaux de vote ouvriront à 08h00 locales (06h00 GMT) et fermeront à 18h00 (16h00 GMT), heure à laquelle les chaînes de télévision livreront les premiers sondages sortis des urnes.
Les premières projections doivent suivre dans la foulée avant les premiers résultats provisoires officiels vers 23h45 (21h45 GMT).
Un dernier sondage publié jeudi crédite la CSU, nettement plus conservatrice que la CDU, de 47% des intentions de vote, contre 18% pour le Parti social-démocrate (SPD), traditionnellement faible en Bavière.
L'inconnue de taille de ce scrutin réside dans le score du Parti libéral FDP, partenaire de la coalition gouvernementale sortante tant au niveau fédéral qu'au niveau régional. Donné moribond, il pourrait être éjecté du parlement de Munich en échouant à franchir le seuil de 5% des voix nécessaire pour siéger dans une assemblée législative en Allemagne.
Or, plus le score bavarois des libéraux sera faible le 15 septembre, plus grande sera la tentation pour certains électeurs conservateurs d'apporter leur soutien au FDP une semaine plus tard: un vote tactique pour l'aider à obtenir autant d'élus que possible dans l'espoir de sauver la coalition actuellement au pouvoir à Berlin.
Cette élection dans un Land qui cultive volontiers ses spécificités culturelles sera d'autant plus scrutée que la campagne électorale fédérale, jugée assez ennuyeuse et sans débat de fond par les médias, a connu un coup de théâtre le 12 septembre avec la publication d'une photo du rival de Merkel, le social-démocrate Peer Steinbrück, exhibant un doigt d'honneur à la Une d'un magazine.
Ce geste a suscité bien des critiques et a été jugé déplacé par près des deux tiers (62%) des Allemands, selon un sondage pour la chaîne RTL.
Si la direction du SPD l'a promptement défendu, certaines voix, en coulisses, n'ont pas caché leur amertume face à ce qui pourrait s'avérer une gaffe lourde de conséquence. Le camp social-démocrate semblait grignoter du terrain depuis le duel télévisé entre les deux principaux candidats le 1er septembre.
Selon une enquête parue vendredi 13 septembre pour la télévision publique ARD, réalisée avant la parution de la photo, M. Steinbrück récoltait 32% d'opinions positives, contre 49% pour Mme Merkel, alors qu'ils avaient été longtemps séparés par 30 points d'écart.
Selon une autre étude pour le magazine Stern et la chaîne RTL, M. Steinbrück a gagné 3 points de popularité en une semaine, à 26%, mais il reste toujours très loin de Mme Merkel qui obtient le double (52%, -3 points).
Les conservateurs sont crédités de 39% des intentions de vote pour les législatives du 22 septembre, -soit un point de moins en une semaine-, tandis que le SPD progressait de deux points à 25%.
Signe de la tension qui monte, Angela Merkel a prévenu ses sympathisants : "Nous devons nous battre. Ce sera serré", a-t-elle lancé lors d'un congrès de la CDU régionale du Bade-Wurtemberg, le 14 septembre.
AFP/VNA/CVN