MM. Kerry et Abbas, qui se connaissent bien, ont parlé pendant trois heures - dont deux en tête-à-tête - dans un grand hôtel de la capitale britannique, une première depuis la reprise du dialogue direct israélo-palestinien fin juillet, a indiqué un responsable du département d'État.
"Ils ont parlé de la manière d'intensifier les discussions en cours et d'assurer leur succès", a dit ce diplomate qui accompagne son ministre dans une mini tournée en Europe.
Le secrétaire d'État américain John Kerry (gauche) et le président palestinien Mahmoud Abbas se sont rencontrés le 9 septembre à Londres |
Le secrétaire d'État américain John Kerry (gauche) et le président palestinien Mahmoud Abbas se sont rencontrés le 9 septembre à Londres. |
M. Kerry est à Londres - où il doit voir le 9 septembre son homologue britannique William Hague - après une étape ce week-end à Paris monopolisée par la Syrie et le projet américano-français d'action militaire.
Dans la capitale française, M. Kerry s'est aussi penché au chevet du processus de paix israélo-palestinien en réunissant ses homologues saoudien, qatari et égyptien, représentants de la Ligue arabe.
Il s'est félicité que "les Palestiniens et les Israéliens demeurent déterminés (...) à continuer les négociations directes" et a annoncé qu'il rencontrerait "très prochainement" le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.
M. Kerry avait déployé d'intenses efforts depuis le printemps pour que des négociateurs israéliens et palestiniens renouent un dialogue direct à Washington les 29 et 30 juillet, puis lors de réunions secrètes à Jérusalem en août et début septembre.
Le dialogue avait été gelé pendant près de trois ans. Il a félicité MM. Netanyahu et Abbas pour avoir "pris tous les deux des risques politiques personnels" en acceptant une reprise des contacts directs entre négociateurs des deux camps.
M. Kerry a aussi informé les ministres de la Ligue arabe, impliqués dans le processus de paix, de l'avancement de ces négociations. Il a jugé "très important le soutien de la Ligue arabe pour un règlement définitif du conflit israélo-palestinien".
Le secrétaire d'État américain et la Ligue arabe avaient réactivé fin avril une initiative de paix saoudienne de 2002.
Mais le chef de la diplomatie du Qatar, Khaled Al-Attiya, a critiqué Israël pour la poursuite de la colonisation en Cisjordanie et à Jérusalem-Est. "À chaque fois qu'un cycle de négociations doit démarrer, il est précédé par l'annonce de la construction de logements" dans les colonies, a-t-il observé. À ses yeux, cela "affecte directement les négociations".
De fait, à peine le dialogue réamorcé, le gouvernement israélien avait annoncé mi-août la construction de plus de 2.000 logements dans les colonies de Cisjordanie et à Jérusalem-Est, provoquant l'ire des Palestiniens. Les précédentes négociations israélo-palestiniennes avaient justement capoté en septembre 2010 en raison de la poursuite de la colonisation.
John Kerry a également appelé l'Union européenne à suspendre ses nouvelles lignes directrices publiées en juillet et qui excluent les colonies dans les territoires occupés de sa coopération avec Israël. "J'ai demandé à la Communauté européenne si elle pouvait envisager une suspension (...) pendant que se tiennent ces discussions" israélo-palestiniennes qui doivent durer neuf mois, a plaidé le secrétaire d'État.
AFP/VNA/CVN