Maisons du 3e âge, un accueil à taille humaine

Le pays compte cinq millions de personnes âgées. Ce chiffre sera de 7,2 millions en 2020 et de 22 millions en 2050. Ce papy-boom pose une question : comment faire pour mieux prendre en charge les personnes du 3e âge quand leurs enfants sont incapables d'assumer cette tâche ?

Hanoi recense actuellement dix centres de soins aux personnes âgées, l'équivalent en France des "maisons de retraite". Celui de Tu Liêm a été construit il y a dix ans, et compte deux établissements. D'une capacité d'accueil de plusieurs centaines de personnes, le Centre de Tu Liêm comprend différentes salles pour les activités communes, les soins intensifs..., avec un personnel présent 24h sur 24.

M. T.N.M, ancien enseignant en chimie de l'Université nationale de Hanoi, un pensionnaire dudit centre, fait savoir que ses enfants vivent tous à l'étranger, c'est pourquoi il a décidé de venir dans ce pensionnat pour être mieux soigné. "Le personnel soignant est professionnel et peut satisfaire les demandes des clients les plus exigeants", assure-t-il.

Pourtant, pour M. M, un vieillard sagace qui a besoin encore de lire, de participer aux activités sociales, ce centre est un peu étroit. De plus, les frais sont assez élevés, de l'ordre de 7 à 13 millions de dôngs par mois. Selon lui, s'il n'y a pas d'aides financières des enfants, les cadres à la retraite comme lui ne peuvent être pris en charge ici.

À part le Centre de Tu Liêm, Hanoi dispose aussi des autres à moindre coût comme Nhà Tuôi Vàng ("Centre de l'âge d'or "), le centre Nhân Ai (5-7 millions de dôngs) ou encore le Centre de soins aux personnes âgées de la commune de Phù Dông, district de Gia Lâm (3-4 millions de dôngs).

Nécessité d'aides de l'État

Nguyên Thi Kim Thanh, directrice du Centre Nhân Ai, a informé que son établissement nécessitede deux à trois hectares de terrain pour s'étendre afin de répondre aux besoins croissants. Mais, en raison de la flambée des prix du foncier, son centre n'a pas les capacités financières de s'agrandir. C'est pourquoi, "des aides de l'État sont nécessaires", estime-t-elle.

Selon Lê Tiêu Binh, directrice du Centre de l'Âge d'or, en raison du poids de la culture traditionnelle dans la société actuelle, ces centres ne sont pas guère appréciés des enfants des vieillards. De plus, au Vietnam, il n'y a pas encore de formation en gériatrie.

Développés dans de nombreux pays du monde, les centres de soins aux personnes âgées en sont encore à leurs balbutiements au Vietnam. Cela est dû au fait que dans la culture vietnamienne traditionnelle, il est mal vu de ne pas s'occuper de ses parents à leurs vieux jours. Les "abandonner " dans une maison de retraite, c'est pour beaucoup de Vietnamiens faire preuve d'un manque de piété filiale. Cependant, les résultats d'un récent recensement général de la démographie, qui viennent d'être rendus publics, montrent que la population nationale va atteindre un pic en 2050 puis décroître ensuite. En 2050, le taux de personnes âgées aura quadruplé. Ce qui laisse augurer un bel avenir pour ces centres de soins, auxquels l'État devrait plus s'intéresser en prévision du papy-boom à venir.

Huong Linh/CVN

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