Éventuel risque d'échec à courir, selon un général US en Afghanistan

Le commandant des forces internationales en Afghanistan, le général américain Stanley McChrystal, prévient que sans augmentation des moyens militaires dans ce pays, la coalition risquait d'y subir "un échec".

"Échouer à reprendre l'initiative et à mettre un terme à l'actuelle offensive des insurgés à court terme (dans les 12 prochains mois) - en attendant que les capacités de sécurité afghanes mûrissent - risque de nous amener à une situation où il ne serait plus possible de vaincre les insurgés", écrit le général McChrystal, dans un document publié le 21 septembre par le Washington Post.

Dans ce document de 66 pages, le général américain note que la mission afghane a "manqué de ressources dès le départ" et "continue d'en manquer". Il n'est pas apparemment fait état dans ce rapport de requête chiffrée.

Faute de moyens supplémentaires, la coalition risque "un conflit plus long, plus de victimes, des coûts plus élevés et, au final, une érosion cruciale de soutien politique. Chacun de ces risques (...), peut entraîner un échec probable de la mission", écrit le général McChrystal.

Le général est le plus haut gradé américain en Afghanistan où il dirige la Force internationale d'assistance à la sécurité (ISAF) de l'OTAN et les troupes américaines.

Le militaire dénonce aussi "la faiblesse des institutions afghanes", "une corruption rampante et des abus de pouvoir de responsables divers", ainsi "que nos propres erreurs (...) qui ont donné très peu de raisons aux Afghans de soutenir leur gouvernement".

Les forces internationales, dit-il encore, "ont agi d'une manière qui nous a éloignés - physiquement et psychologiquement - des gens que nous cherchons à protéger". "Les insurgés ne peuvent pas nous battre militairement (...) mais nous pouvons nous battre nous-mêmes", ajoute-t-il.

Selon le général McChyrstal, les insurgés recrutent massivement dans les prisons. Les prisons sont devenues "des sanctuaires et une base pour la conduite d'opérations meurtrières" contre le gouvernement afghan et les forces internationales, écrit-il en soulignant que les insurgés islamistes "représentent plus de 2.500 des 14.500 détenus dans un système pénitentiaire afghan surpeuplé".

Le président américain Barack Obama est appelé à dire s'il dépêche encore davantage de troupes en Afghanistan, en plus des 21.000 qu'il a annoncés en début d'année et qui porteront à 68.000 les effectifs américains.

Il a cependant déclaré dimanche sur CNN que sa décision sur les renforts ne sera pas "dictée par la politique du moment" et promis de se montrer "sceptique" à l'égard des requêtes des généraux.

Sur la présidentielle afghan, M. Obama a exprimé dimanche pour la première fois publiquement de sérieux doutes sur la régularité, une affaire qui lui complique encore la tâche à l'approche de grandes décisions sur l'envoi de renforts.

Malgré la difficulté supplémentaire causée par l'imbroglio électoral, M. Obama a aussi dit qu'il ne laisserait pas des considérations de politique intérieure influencer sa décision d'envoyer ou non davantage de soldats en Afghanistan.

La consultation "ne s'est pas déroulée aussi bien que je l'aurais espéré et le déroulement du scrutin dans certaines régions du pays pose de graves questions", a déclaré M. Obama sur NBC, l'une des 5 chaînes sur lesquelles il est apparu dimanche pour mener une grande offensive en faveur de la réforme du système de santé, sa grande priorité intérieure du moment.

AFP/VNA/CVN

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