Le président Karzaï, en tête du premier tour de la présidentielle avec quelque 54,6% des suffrages, a également présenté ses condoléances aux familles des 6 soldats italiens tués dans un attentat suicide. "Une fois de plus, j'appelle tous les frères afghans en colère ou ceux dans des mains adverses à cesser les combats, à cesser de détruire leur propre pays et de tuer leurs compatriotes", a déclaré M. Karzaï, devant les journalistes. "Ils doivent revenir chez eux et vivre en paix dans leur propre pays", a-t-il lancé. Il a souhaité que tous les Afghans, y compris l'opposition armée, déposent leurs armes et participent à la reconstruction de leur pays ravagé par 3 décennies de guerre. "J'appelle une fois de plus tous les opposants à renoncer aux violences et à rejoindre leurs frères dans le processus de paix et de reconstruction", a déclaré M. Karzaï.
Les Afghans ont célébré la fête de l'Eid-al-Fitr sous haute sécurité, la police ainsi que l'armée ayant renforcé leur présence sur tous les sites stratégiques de la capitale, Kaboul.
En cas de réélection pour 5 ans, M. Karzaï a promis d'engager des négociations avec les talibans dont l'insurrection s'est intensifiée au cours des derniers mois.
Les déclarations du président sortant interviennent alors que le leader des talibans afghans, le mollah Omar, a assuré samedi que les troupes étrangères en Afghanistan allaient connaître prochainement une "défaite sans équivoque". À quelques semaines du huitième anniversaire du renversement de son régime par l'invasion américaine, le mollah Omar, considéré comme le chef militaire des talibans, a décrit l'Afghanistan comme le tombeau des troupes "coloniales". Il a évoqué les "pertes énormes et le moral en baisse" dans les rangs des quelque 100.000 combattants étrangers, confrontés à une recrudescence des attaques qui ont fait plus de 350 tués dans leurs rangs depuis janvier.
Près d'un mois après le scrutin, des résultats ont été annoncés, donnant la majorité absolue à M. Karzaï, avec 54,6% des suffrages contre 27,8% à son principal rival, Abdullah Abdullah, qui a assuré que les fraudes avaient été "massives".
Mais Hamid Karzaï ne peut être proclamé officiellement réélu car une commission indépendante parrainée par l'ONU a ordonné le recomptage de centaines de milliers de bulletins suspects. Si un grand nombre de bulletins étaient invalidés, il pourrait être contraint de disputer un second tour.
Xinhua-AFP/VNA/CVN