"L'une des premières décisions que j'ai prises en tant que président a été d'empêcher l'industrie automobile de s'effondrer", a affirmé M. Obama face aux ouvriers d'une usine General Motors (GM) de Lake Orion (Michigan), le berceau du secteur automobile américain. "Il y avait beaucoup d'hommes politiques qui disaient que cela ne valait pas le coup, et que cet argent était dépensé en pure perte. En fait, certains hommes politiques le disent toujours", a ajouté M. Obama, dans une pique à ses adversaires républicains opposés à l'intervention de l'État.
"Eh bien, ils devraient venir et le dire aux ouvriers ici", s'est moqué M. Obama, affirmant avoir "refusé de laisser" ce secteur mourir. La Maison Blanche et l'équipe de campagne de M. Obama, candidat à sa réélection en novembre 2012, assurent que les mesures prises par le président au début de son mandat pour soutenir GM et Chrysler ont permis de sauver un million d'emplois.
Le président Lee, au lendemain d'une visite d'État à Washington qui a consacré "l'alliance stratégique" entre son pays et les États-Unis, et a coïncidé avec la ratification par le Congrès américain d'un accord de libre-échange entre Washington et Séoul, a quant à lui voulu rassurer les ouvriers américains. "Certains d'entre vous pourraient penser que l'application de l'accord de libre-échange signifie que vos emplois pourraient être délocalisés. Mais que ce soit clair : ce n'est pas vrai", a assuré M. Lee, qui avait coiffé une casquette des "Detroit Tigers", l'équipe de base-ball locale. "Je suis ici avec le président Obama parce que je veux vous le promettre (...) l'accord va créer davantage d'emplois pour vous et vos familles, et il va protéger vos emplois", a encore dit M. Lee.
Les deux présidents ont visité ensemble l'usine et sont montés dans une Chevrolet Sonic, petite citadine construite sur place et présentée comme l'un des symboles du renouveau de GM après sa sortie de faillite. Le Michigan, dont l'économie est sinistrée par les coups successifs de la désindustrialisation et de la récession de 2007-2009, avait été remporté par M. Obama lors de la présidentielle de 2008. Mais il est aussi courtisé par les républicains dans la perspective de l'élection de novembre 2012.
La principale vulnérabilité de M. Obama semble devoir être son bilan économique, avec un chômage bloqué au niveau élevé de 9,1% depuis cet été. Au Michigan, ce chiffre dépasse 11%.
Le Congrès, où des républicains en position de force ont rejeté la semaine dernière l'ambitieux "plan emploi" de M. Obama, a accordé un rare motif de satisfaction mardi au président en approuvant après un long blocage trois accords de libre-échange, dont celui avec Séoul, signés en 2007 par son prédécesseur républicain George W. Bush.
AFP/VNA/CVN