Les "indignés de Wall Street" font entendre leur malaise

Les manifestants anti-Wall Street ne désarmaient pas le 11 octobre aux États-Unis, avec une "marche de millionnaires" à New York où ils s'organisent pour durer, et des interpellations à Boston et Washington.

Aux cris de "nous sommes les 99%", ou encore "taxez les riches", plusieurs centaines de manifestants, rejoints par des organisations locales, ont protesté le 11 octobre devant le domicile new-yorkais de plusieurs richissimes hommes d'affaires, dont le magnat de la presse Rupert Murdoch, celui de l'industriel républicain David Koch, ou encore du PDG de la holding financière JP Morgan Chase, Jamie Dimon.

Les manifestants transportaient un énorme chèque libellé aux "1% du haut", d'un montant de cinq milliards de dollars, correspondant selon eux, à ce que gagneront les plus riches lors de la prochaine suppression par l'État de New York d'un impôt de 2% pour les plus fortunés. Une suppression à laquelle sont opposés les manifestants.

Des concierges en livrée, sortis des immeubles luxueux de Park avenue, regardaient le cortège avec amusement.

"Je n'ai jamais vu ça dans le quartier d'Upper East side", commentait Sally Ardrey, une élégante retraitée. "J'aimerais bien discuter avec eux, savoir pourquoi ils n'ont pas de travail, ont-ils vraiment essayé ? Il y a de la frustration, je comprends le sentiment général", ajoutait cette démocrate convaincue.

L'ambiance était estivale et détendue, en dépit d'un important dispositif policier.

Les manifestants anti-Wall Street, qui ont investi le parc Zuccotti au coeur du quartier financier de Manhattan le 17 septembre, se sont depuis organisés pour durer. Ils dorment dehors, n'étant pas autorisés à monter des tentes, mais ont désormais une douzaine de groupes de travail, s'occupant du ravitaillement, de la sécurité, du nettoyage, des dons, des finances etc.

Et ils affirment que des mouvements similaires ont fleuri dans 33 villes américaines, dont Seattle, Los Angeles, Washington et Boston notamment.

Dans ces deux dernières villes, plus de 140 personnes ont été interpellées le 11 octobre.

À Boston, plusieurs centaines de policiers sont intervenus pour déloger des manifestants d'"Occupons Boston", qui avaient étendu leur campement du square Dewey, où ils étaient autorisés en centre-ville, à un parc voisin, le Rose Kennedy. Au total 141 personnes ont été interpellées, puis remises en liberté, selon la police qui a invité les manifestants à "maintenir le dialogue" avec les autorités.

Les tentes installées au parc Rose Kennedy ont été arrachées, et les affaires des manifestants jetées à la poubelle, ont protesté certains d'entre eux.

Il n'y a pas eu de blessés. Les protestataires, accusés de rassemblement illégal au parc Kennedy, étaient de retour le 11 octobre au square Dewey.

À Washington, plusieurs dizaines de manifestants qui occupent également une place de la ville depuis le 6 octobre, ont réussi à pénétrer brièvement dans un bâtiment annexe du Sénat, avant d'en être chassés par la police. Une demi-douzaine a été interpellée.

Les manifestants ont fait une incursion dans l'atrium du Hart Building criant "on a gagné". "Stop the Machine" rassemble des anticapitalistes, des écologistes et des anciens combattants sur la Freedom Plaza, une place près de la Maison Blanche.

Un deuxième rassemblement à l'appel d’"Occupons DC", organisation sœur d’"Occupons Wall Street", rassemble des militants, plus jeunes, sur la place McPherson, dans le centre de la capitale, depuis le 1er octobre.

AFP/VNA/CVN

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