Des dizaines de milliers de personnes se sont rassemblées le 20 novembre sur la place Tahrir du Caire, l'épicentre du mouvement de contestation qui avait duré du 25 janvier au 11 février dernier et avait mené à la chute du régime d'Hosni Moubarak. Les manifestants ont sommé le Conseil militaire provisoire de transférer le pouvoir à un gouvernement civil le plus tôt possible. Certains d'entre eux ont même tenté de prendre d'assaut les locaux du ministère de l'Intérieur, situé à proximité de la place, mais ont été arrêtés par la police.
De l'avis de certains manifestants, au vu des circonstances actuelles, la sécurité des prochaines élections pourrait constituer un problème.
À Alexandrie, la police a tiré du gaz lacrymogène pour disperser la foule des manifestants, et des affrontements s'en sont suivis. Depuis vendredi, les manifestations ont continué au Caire, à Alexandrie et dans plusieurs autres villes égyptiennes.
Dans la nuit du 20 au 21 novembre, plusieurs milliers de protestataires étaient encore rassemblés sur la place Tahrir.
Malgré la persistance de ces violences meurtrières et les nombreuses inquiétudes qui planent quant à la tenue des législatives du 28 novembre, le ministère de l'Intérieur a affirmé être capable d'assurer la sécurité lors du prochain scrutin.
De son côté, le gouvernement égyptien a indiqué dans un communiqué publié le 20 novembre après une réunion d'urgence que les élections législatives seraient organisées comme prévu, en dépit des dernières manifestations, et a accusé certaines personnes de tenter de saboter les élections et d'empêcher la formation de nouvelles institutions d'État.
Le gouvernement va continuer à dialoguer avec les différentes formations politiques afin de parvenir à un consensus sur la charte constitutionnelle et la formation d'un gouvernement civil, a précisé le communiqué.
Le Conseil militaire au pouvoir a qualifié ces affrontements de regrettables, et a demandé au gouvernement de prendre des mesures afin d'éviter des incidents similaires.
Le processus électoral parlementaire pourrait s'étaler jusqu'à mars 2012, après quoi il restera encore à rédiger une constitution et à élire un président. Les manifestations en faveur d'un transfert plus rapide du pouvoir risquent donc de se prolonger, au moins jusqu'à ce que le Conseil militaire annonce un calendrier plus précis pour les élections présidentielles.
À l'étranger, le chef de la diplomatie européenne Catherine Ashton a estimé que la loi et l'ordre devaient être assurés "dans le respect des droits de l'homme", alors que le ministre canadien de la Défense, Peter MacKay, a jugé ces affrontements "très troublants".
Le ministère britannique des Affaires étrangères a "condamné la violence", tandis que Rome et Berlin ont exprimé leur "extrême préoccupation" face à cette situation et "invité toutes les parties à mettre un terme immédiatement aux actes de violences".
XINHUA-AFP/VNA/CVN