À Oslo, Ban Ki-moon plaide pour un accès universel à l’énergie

Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, qui a lui-même dû étudier à la lumière "très faible" de bougies dans sa jeunesse, a plaidé le 10 octobre pour l'accès universel à une énergie propre, dont est privée plus de la moitié de la population mondiale, selon une nouvelle étude.

"Nous avons besoin d'une révolution énergétique", a déclaré M. Ban lors d'une conférence à Oslo. "Nous avons non seulement besoin d'une énergie qui soit universelle, mais il faut aussi qu'elle soit propre et durable", a-t-il dit.

Sur sept milliards de personnes dans le monde, plus de 1,3 milliard n'ont aucun accès à l'énergie aujourd'hui, et 2,7 milliards sont réduites à utiliser des sources d'énergie "sales" (charbon de bois, bois) pour leurs besoins domestiques, selon une nouvelle étude de l'Agence internationale de l'énergie (AIE).

Selon le secrétaire général de l'ONU, l'accès universel à une énergie propre est la clé pour répondre à "tous les défis globaux" : la pauvreté, le changement climatique, la rareté de l'eau, la santé, la crise alimentaire ou encore l'accès des femmes aux responsabilités.

Pour convaincre l'auditoire, M. Ban, 67 ans, n'a pas hésité à évoquer sa jeunesse dans une Corée qui "a dû traverser la guerre (1950-53) et une pauvreté abjecte". "C'est comme cela que j'ai grandi en Corée. J'étudiais à la lumière de chandelles. Les réfrigérateurs, l'air conditionné ou même un simple ventilateur étaient un luxe lointain", a-t-il confié. "À chaque fois que j'avais un examen, j'achetais des bougies", a-t-il ajouté, se souvenant de la lumière "très faible" sous laquelle il lisait ses livres.

Organisée par la Norvège et l'AIE, la conférence d'Oslo est consacrée au financement de l'énergie propre pour tous et rassemble plus de 70 pays. L'ONU s'est fixé trois "objectifs interconnectés" à atteindre d'ici à 2030, a rappelé M. Ban : l'accès de tous à des services énergétiques modernes, l'amélioration à hauteur de 40% de l'efficacité énergétique, et le doublement de la part des énergies renouvelables dans le bouquet énergétique mondial.

Selon l'étude de l'AIE, il faudrait 48 milliards de dollars par an pour garantir l'accès de tous à des services énergétiques modernes à l'horizon 2030, soit un peu plus de cinq fois les montants actuellement consacrés. "C'est vraiment une somme modique", a souligné Fatih Birol, l'économiste en chef de l'AIE. "C'est seulement 3% de l'enveloppe globale consacrée aux investissements dans l'énergie", a-t-il dit.

Selon l'AIE, la pollution domestique générée par l'emploi de sources d'énergie sales pour la préparation des repas est la deuxième cause de mortalité précoce, derrière le Sida, provoquant la mort de 1,5 million de femmes et d'enfants chaque année. "Si l'on ne trouve pas de solution à ce problème, ce sera très bientôt la première cause de mortalité prématurée dans le monde, (...) ce qui est inacceptable", a souligné M. Birol.

Financièrement abordable, l'accès de tous à des services énergétiques modernes n'augmenterait la demande globale d'énergie que de 1,1% -car la consommation d'énergie resterait limitée par la pauvreté des ménages- et 0,7% le niveau des émissions de gaz à effet de serre, selon l'AIE. "Les implications sont donc limitées. Il n'y a pas de véritables tensions entre l'objectif de fournir un accès à l'énergie et les problèmes de la sécurité énergétique et du changement climatique", a conclu M. Birol.

AFP/VNA/CVN

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