Yahoo!, un pionnier de l'internet qui revendique encore d'être "le leader des médias en ligne" avec ses multiples sites et services d'informations, espère tirer 500 millions de dollars de recettes nou- velles de cette alliance, à partir du moment où elle atteindra sa vitesse de croisière, vers 2012. Yahoo! ajoute que ce mariage, déjà baptisé "Micro-hoo" par les médias, lui évitera 200 millions de dollars de dépenses d'investissement.
Mais le portail, un an après avoir refusé une offre de rachat de Microsoft de 47,5 milliards de dollars, semblait avoir du mal à convaincre les marchés que le partage des recettes projeté lui était plus favorable que le versement immédiat de sommes sonnantes et trébuchantes.
L'action Yahoo! chutait de 10,98%, à 15,33 dollars, vers 16h00 mercredi GMT. Celle de Microsoft gagnait tout juste 0,09% à 23,49 dollars, alors que celle de Google, l'adversaire désigné, glissait de 1,28% à 434,30 dollars.
"Un gros paiement au comptant ne nous aiderait pas vraiment", a tenté de faire valoir la directrice générale de Yahoo!, Carol Bartz, lors d'une téléconférence. Au contraire, "nous voulions un flux de revenus pour pouvoir investir", sans céder purement et simplement une activité clé, a-t-elle expliqué.
Le partenariat prévoit que Microsoft (qui a lancé en juin un nouveau moteur de recherches sur internet (Bing), salué par les spécialistes) fournira la technologie pour les recherches sur tous les sites des 2 groupes. Les internautes surfant sur Yahoo! verront une indication en bas de page : "recherche réalisée par Bing".
Yahoo! en revanche fournira la force de vente d'espaces publicitaires associés à la recherche, mais là encore en utilisant la technologie de régie publicitaire Microsoft.
Les 2 groupes garderont une totale autonomie pour toutes leurs autres activités (sites d'information, messageries, encarts publicitaires traditionnels, etc.)
Yahoo!, qui a déjà coupé dans ses effectifs 3 fois en un an, a concédé qu'il y aurait des déperditions d'emplois, sans les chiffrer.
Pour l'heure, l'urgence est de con-vaincre les autorités de la concurrence, et les 2 groupes prévoient de plaider leur cause dès la semaine prochaine à Washington, pour boucler l'opération "début 2010".
"Il y a de solides arguments pour faire valoir que (ce partenariat) renforce la concurrence", a fait valoir le Pdg de Microsoft, Steve Ballmer.
AFP/VNA/CVN