Le système d'indexation électronique va "tatouer et suivre à la trace tous les contenus que l'AP met en ligne, ce qui lui permettra de s'assurer que l'usage qui en est fait est conforme à nos conditions d'utilisation", écrit Dean Singleton, le président du directoire de l'AP, dans un communiqué. Le système va d'abord être appliqué aux textes puis être étendu aux photos et vidéos de l'agence. Le but avoué de l'opération est de mettre le holà à l'utilisation abusive, voire au pillage, des produits que l'AP publie sur internet.
Comme l'AP, de nombreux médias (comme l'Agence France-Presse (AFP) ou la chaîne de télévision française TF1) utilisent des dispositifs de marquage numérique pour surveiller l'utilisation d'une partie de leurs produits sur internet.
"Dans une économie où le contenu numérique occupe désormais une place de premier ordre, un volume non négligeable de dépêches produites par l'AP sont utilisées sans autorisation de leurs auteurs ou sans une contrepartie financière équitable", explique le dirigeant de l'AP, une agence qui fonctionne sur le mode de la coopérative et dont 1.400 publications américaines sont actionnaires.
L'AP souligne toutefois que ce nouveau système a été conçu avant tout comme un outil de traçage et non comme un outil "destiné à engager des poursuites judiciaires". "L'aspect judiciaire des choses est à part", explique Jane Seagrave, une responsable de l'agence.
La presse quotidienne américaine est confrontée à la pire crise de son histoire. Ses revenus ont plongé ces dernières années, forçant certains quotidiens à cesser de paraître ou à totalement migrer sur internet. Dernier exemple en date : l'Ann Arbor News, un quotidien du Michigan (Nord) dont l'ultime édition imprimée est sortie des rotatives jeudi et qui existe désormais uniquement en ligne. Dans ce contexte, remarque l'AP, l'empreinte numérique est un outil "fondamental" pour faire en sorte que les "organes de presse comme l'AP puissent continuer à faire du journalisme en ligne".
AFP/VNA/CVN