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Le demi d'ouverture Camille Lopez exulte après la victoire du XV de France face à l'Argentine au Mondial, le 21 septembre à Tokyo. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Il s'est fallu d'un drop de Camille Lopez (70e) et d'une pénalité manquée d'Emiliano Boffelli (80e) pour que ce long passage à vide lui soit fatal et le renvoie à ses vieux démons. Ceux des succès promis transformés, sur le gong, en défaites impensables, contre l'Irlande (15-13) et l'Afrique du Sud (29-26) en 2018, et face au pays de Galles en février (24-19).
Aussi, l'entraîneur des arrières Jean-Baptiste Elissalde n'était pas totalement satisfait dans les couloirs du Tokyo Stadium, samedi 21 septembre : "On a fait de bonnes choses, qu'il faudra regarder à froid, mais j'ai un drôle de sentiment sur la fin. Ca fait trop de scénarios comme ça. Aujourd'hui ça tourne (en notre faveur), Peut-être qu'il faut y voir un signe positif..."
"Le supporter est content, le technicien n'est pas satisfait. Je regrette que, techniquement, on ne soit pas en mesure de mieux maîtriser (les événements)", a-t-il ajouté.
Pour expliquer leur panne de courant, les Bleus ont balayé l'argument physique. "Physiquement on était bien" a ainsi assuré Gaël Fickou, rejoint par Arthur Iturria: "Je ne pense pas qu'on était moins bien, mais on se perd un peu dans notre jeu."
"On a des structures (de jeu programmées) quand ça ne va pas, et ce soir (samedi 21 septembre) on ne les applique pas. A nous de rester froid. On en a déjà parlé. Après, nous sommes tous de bons joueurs capables de nous sortir de ces situations" a ajouté le deuxième ligne.
Engrenage fatal
Equipe jeune, en panne de confiance après quatre années moroses, le XV de France perd les pédales lorsque les vents sont contraires, mentalement et techniquement, tombant dans un engrenage fatal où chacun y va de son erreur, approximation ou faute, par manque de maîtrise et de jugement. Résultat: il reste sous pression, acculé dans son camp.
Le premier essai argentin résume à lui seul cet enchaînement fatal : touche non trouvée par Antoine Dupont, suivie d'une faute de Gaël Fickou qui offre une pénaltouche aux Pumas, conclue dans l'en-but par un groupé pénétrant (43e).
Le XV de France, confronté aux vagues des coéquipiers de Pablo Matera, a péché par indiscipline (15 pénalité sifflées contre eux, trois fois moins en face).
"En deuxième mi-temps, on sent qu'on est en place défensivement, on les agresse, ils ne percent pas mais arrivent à venir près de notre ligne par des fautes bêtes. Il faut rectifier ça car si on ne leur donne pas ça, ils n'ont rien. A part sur deux ballons portés, ils n'ont rien fait offensivement pour nous mettre en difficultés" a souligné Fickou. Justement auteur de la faute, largement évitable (léger plaquage en l'air) qui a offert la pénalité de la gagne manquée par Bofelli.
"On ne va pas se leurrer"
Le 2e ligne du XV de France Arthur Iturria (centre) lors du match contre l'Argentine au Mondial, le 21 septembre à Tokyo. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Les Bleus ont également fait preuve d'imprécisions, comme sur ces deux lancers perdus en touche (58e et 75e), le premier ayant permis aux Argentins de leur remettre la pression. Ou encore, ce ballon encore trop rapidement et facilement rendu au pied par Dupont (63e).
Ils s'en sont finalement sortis, quasi miraculeusement. Pour une fois, le sort leur a souri, et la victoire pourrait leur apporter un peu de la confiance nécessaire pour mieux gérer ces moments chauds et leurs temps faibles.
Pour autant, le scénario de la rencontre, tout comme leur passé, leur évitera de s'enflammer, selon Iturria: "Tout le monde sait dans l'équipe d'où on vient. On ne va pas se leurrer."
Le Basque et ses équipiers remettront le bleu de chauffe dès lundi 23 septembre, à Kumamoto (sud du Japon), en vue des rendez-vous contre les États-Unis (2 octobre), les Tonga (6) et l'Angleterre (12 octobre). Si une telle coupure de courant se réitère contre le XV de la Rose, les Bleus ne retrouveront pas la lumière.
AFP/VNA/CVN