Ce rapport semestriel destiné au Congrès et dont l'AFP a obtenu une version expurgée note la détérioration de la situation entre janvier et mars derniers dans les zones tribales du Nord-Ouest du Pakistan, limitrophes de l'Afghanistan.
Dans les districts de Mohmand et Bajaur, les forces pakistanaises ont vu leurs efforts contrariés par la résistance des combattants, des bombes artisanales, mais aussi une météo défavorable et la nécessité de gérer des déplacés dus aux combats.
"Ce qui reste frustrant, c'est l'absence d'indices sur des mesures de maintien ou de construction après les opérations de nettoyage", remarque ce texte, en notant aussi "qu'à l'heure actuelle il ne semble pas y avoir de cheminement clairement établi pour vaincre l'insurrection au Pakistan, malgré le déploiement sans précédent de plus de 147.000 soldats".
Le rapport note toutefois une bonne coopération militaire entre Islamabad et Washington, malgré l'affaire d'un Américain membre de la CIA accusé de meurtre au Pakistan et finalement libéré contre "le prix du sang" à la mi-mars, qui a provoqué de fortes tensions entre les deux pays.
Le même texte pointe une hausse récente du nombre d'attentats en Afghanistan, visant en particulier des civils et non plus seulement les forces internationales.
"Le recours plus fréquent des talibans à des meurtres et des tactiques d'intimidation reflète une insurrection qui subit la pression d'une campagne militaire plus soutenue de la part de la coalition", observe ce rapport assurant le suivi de la stratégie dévoilée par le président américain Barack Obama en décembre 2009.
"Il existe aussi des indices de la confiance que les talibans éprouvent toujours quant à leur stratégie et leurs ressources, et de violents combats devraient recommencer ce printemps", notent les auteurs.
L'administration Obama affirme depuis fin 2010 que sa nouvelle stratégie, qui comprenait l'envoi de 30.000 soldats supplémentaires, s'est avérée payante mais que les progrès enregistrés sont "fragiles et précaires", une formulation reprise par le nouveau rapport.
Ce texte remarque en particulier que l'absentéisme et les pertes continuent à peser sur l'efficacité des forces de sécurité afghanes.
Or, l'OTAN prévoit de transférer d'ici à la fin 2014 la responsabilité de la sécurité de l'ensemble du pays à l'armée et à la police afghanes, que ses troupes sont en train de former.
Les États-Unis, qui ont 97.000 hommes en Afghanistan, ont annoncé qu'ils entameraient le retrait de leurs troupes en juillet 2011 comme l'avait promis M. Obama en décembre 2009, sans en préciser toutefois l'ampleur.
AFP/VNA/CVN
7/4/2011