La première visite du chef du gouvernement britannique depuis qu'il a pris ses fonctions en mai 2010 est intervenue à un moment où le Pakistan est, plus que jamais, le théâtre d'attentats suicide extrêmement meurtriers perpétrés par les talibans alliés à Al-Qaïda.
Dans un discours devant des étudiants à Islamabad, David Cameron s'est efforcé d'aplanir les tensions suscitées par ses propos en juillet. "Que cette journée soit l'occasion d'un nouveau départ dans les relations entre nos deux pays", a-t-il déclaré, ajoutant : "dissipons les malentendus du passé".
Au cours de sa visite en Inde en juillet, le Premier ministre avait déclaré que le Pakistan ne pouvait "jouer sur deux tableaux" , en oeuvrant officiellement à la paix dans la région tout en "exportant" le terrorisme, une affirmation qui avait suscité de vives réactions à Islamabad.
Le Pakistan, dont les zones tribales du Nord-Ouest sont le principal sanctuaire d'Al-Qaïda dans le monde depuis l'intervention des forces internationales dans l'Afghanistan voisin, paye aujourd'hui l'un des plus lourds tributs à la "guerre contre le terrorisme" de Washington, depuis qu'il a annoncé son soutien aux États-Unis, fin 2001.
"Le terrorisme menace nos deux pays. Le Pakistan subit d'énormes pertes et nous n'avons pas de priorité commune plus urgente que de nous attaquer ensemble au terrorisme" , a déclaré M. Cameron au cours d'une conférence de presse commune avec son homologue pakistanais Raza Yousuf Gilani.
Quasiment tous les attentats et tentatives perpétrés par des fondamentalistes musulmans dans le monde occidental depuis ceux du 11 septembre 2001 à New York et Washington, notamment ceux dans les transports publics de Londres en 2005, ont été fomentés, sinon préparés au Pakistan, en particulier dans les zones tribales. Là, l'armée pakistanaise a perdu plus de 2.000 soldats en combattant les talibans et Al-Qaïda depuis fin 2001.
La visite de M. Cameron est en outre intervenue sur fond de nette intensification de l'insurrection des talibans en Afghanistan malgré la présence d'environ 150.000 soldats des forces internationales, dont 9.500 Britanniques. Or, les zones tribales du Nord-Ouest du Pakistan constituent une base arrière importante des insurgés afghans.
AFP/VNA/CVN