La situation en Côte d'Ivoire a fait l'objet d'une nouvelle réunion le 4 avril entre le président français Nicolas Sarkozy, les ministres de la Défense, Gérard Longuet, de la Coopération, Henri de Raincourt, et le chef d'état-major des armées Edouard Guillaud.
Lors d'une réunion identique le 3 avril, le chef de l'État avait décidé de regrouper "sans délai" tous les ressortissants français résidant à Abidjan afin "d'assurer leur protection".
Le 4 avril, le regroupement des Français était en cours, "sur une base volontaire", en trois points d'Abidjan, a déclaré le ministère français des Affaires étrangères. "On ne parle pas d'évacuation pour le moment", a indiqué de son côté le Premier ministre François Fillon.
Quelque 1.800 personnes étaient rassemblées le 4 avril au camp militaire français de Port-Bouët à Abidjan, a indiqué le porte-parole de l'état-major, le colonel Thierry Burkhard. Le camp proche de l'aéroport n'était pas saturé et pouvait encore accueillir d'autres personnes, a-t-il précisé.
Le ministère des Affaires étrangères a précisé que deux nouveaux points de regroupement ont été établis, l'un à l'hôtel le Wafou au Sud des ponts et l'autre à l'ambassade de France au Nord.
La force française Licorne, dont le mandat consiste à soutenir la mission de l'ONU en Côte d'Ivoire (Onuci) et à assurer la protection des Français, a été renforcée le 4 avril de 150 soldats supplémentaires, dépêchés de la base française au Gabon, a annoncé à Paris l'état-major des armées.
L'effectif de Licorne avait déjà été renforcé le 3 avril de 300 hommes, et s'élève désormais à 1.650 hommes.
"La communauté française à Abidjan est de 12.000 personnes, environ 800 de nos compatriotes se trouvent au camp de Port Bouët. De nombreuses nationalités sont prises en compte dans le plan de sécurité de notre ambassade", a déclaré le porte-parole du ministère, Bernard Valero.
La Commission européenne a appelé le 4 avril Alassane Ouattara, le président ivoirien reconnu par la communauté internationale, et le président sortant Laurent Gbagbo à protéger les civils et à tout faire pour éviter de faire basculer davantage leur pays dans la guerre civile. "Pour le bien de la Côte d'Ivoire et pour le bien des pays voisins, j'appelle Laurent Gbagbo et le président élu Alassane Ouattara à protéger les civils et à éviter de faire basculer davantage la Côte d'Ivoire dans la guerre civile", a déclaré la commissaire européenne en charge de l'aide humanitaire, Kristalina Georgieva.
Le secrétaire général adjoint de l'ONU chargé des droits de l'homme, Ivan Simonovic, est depuis le 3 avril à Abidjan pour "évaluer la situation générale" après le massacre dans l'Ouest de la Côte d'Ivoire de plusieurs centaines de personnes, dont sont notamment accusées les troupes pro-Ouattara.
Comme le 3 avril, seuls quelques tirs sporadiques d'arme lourde étaient entendus le 4 avril à Abidjan, théâtre de combats et de pillages depuis le 31 mars. Dans le quartier du Plateau (Centre) où se trouve le palais présidentiel, quelques tirs étaient entendus au loin. Des jeunes femmes et enfants se hasardaient dans les rues désertes pour aller chercher de l'eau, plusieurs secteurs subissant des coupures, a constaté l'AFP.
Outre la France, certains autres pays suivent eux aussi de très près la situation dans ce pays d'Afrique de l'Ouest. La Chine a exprimé ses préoccupations quant à l'actuelle situation sécuritaire en Côte d'Ivoire, et a appelé toutes les parties concernées dans le pays à agir conformément à la récente résolution de l'ONU.
Pour sa part, l'ambassade de Corée du Sud en Côte d'Ivoire révise actuellement son plan d'évacuation d'urgence des 115 ressortissants sud- coréens présents dans le pays.
AFP-XINHUA/VNA/CVN