Washington ferme son consulat à Bassora et accuse Téhéran

Les États-Unis ont annoncé vendredi 28 septembre la fermeture de leur consulat à Bassora, invoquant des "menaces" qu'ils ont attribuées à l'Iran, après des manifestations meurtrières dans cette ville du Sud de l'Irak.

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Le secrétaire d'État américain Mike Pompeo participe à une réunion en marge de l'Assemblée générale de l'ONU, le 28 septembre à New York.

"Compte tenu des menaces de plus en plus nombreuses et spécifiques et des incitations à attaquer notre personnel et nos installations en Irak, j'ai ordonné un déplacement temporaire de notre personnel diplomatique en Irak", a indiqué le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo dans un communiqué.

Ces menaces émanent "du gouvernement iranien, de la Force Qods du corps des Gardiens de la révolution et de milices aidées, contrôlées et dirigées par le chef de la Force Qods, Ghassem Soleimani", a ajouté M. Pompeo dans ce document diffusé alors que le secrétaire d'État américain participait à l'Assemblée générale de l'ONU à New York.

M. Pompeo a ordonné le "départ ordonné" de tout le personnel américain du consulat général de Bassora, a précisé la porte-parole du département d'État, Heather Nauert, précisant que les services consulaires seraient assurés par l'ambassade des États-Unis à Bagdad.

"Il y a eu des incidents répétés de tirs indirects contre des éléments de ces milices vers notre consulat général à Bassora, notamment au cours des dernières 24 heures", a précisé le chef de la diplomatie américaine.

"J'ai clairement fait savoir à l'Iran que les États-Unis répliqueraient promptement et de façon adéquate à toute attaque" contre des bâtiments américains, "qu'elle soit due à l'Iran directement ou à des intermédiaires", a-t-il ajouté.

Parallèlement à la fermeture du consulat, le département d'État a publié un nouvel avis aux ressortissants américains voyageant en Irak, les prévenant que la capacité des autorités américaines à les secourir en cas d'urgence était "extrêmement limitée".

À la mi-septembre, la Maison Blanche avait déjà prévenu qu'elle tiendrait l'Iran responsable de toute action violente en Irak perpétrée par des milices qu'elle soutient et qui porterait atteinte à des individus ou des intérêts américains.

Téhéran dément

Localisation de Bassora, en Irak.
Photo: AFP/VNA/CVN

Trois obus de mortier s'étaient alors abattus sur l'ultra-sécurisée zone verte de Bagdad, où siègent les autorités irakiennes et l'ambassade américaine, et Washington avait fait état "d'attaques dangereuses en Irak, en particulier contre le consulat des États-Unis à Bassora".

L'Iran avait dénoncé ces allégations "provocatrices et irresponsables".

Des manifestations violentes avaient éclaté début septembre à Bassora, grande ville pétrolière du Sud du pays à majorité chiite, contre la corruption des dirigeants et la déliquescence des services publics. Les heurts avaient fait 12 morts.

Les manifestants avaient mis le feu au gouvernorat, au consulat du très influent voisin iranien et à la plupart des sièges de groupes armés, très implantés et puissants dans la province, ainsi que les permanences de partis politiques, dont le parti Dawa du Premier ministre Haider al-Abadi.

Quatre roquettes s'étaient par ailleurs abattues dans l'enceinte de l'aéroport, situé non loin du consulat américain.

Dans son allocution à l'Assemblée générale de l'ONU, le président iranien Hassan Rohani a rejeté mardi 25 septembre les accusations américaines d'ingérences dans les affaires irakiennes et mis en cause la légitimité de la présence américaine en Irak.

Le Parlement irakien a élu récemment à sa direction les candidats soutenus par le bloc proche de l'Iran, préfigurant la formation du prochain gouvernement par les anciens combattants antijihadistes proches de Téhéran et le dirigeant nationaliste chiite Moqtada Sadr.

Depuis l'arrivé de Donald Trump au pouvoir en 2017, l'Iran est dans le collimateur de Washington qui l'accuse de chercher à déstabiliser le Moyen-Orient.

Le président républicain a annoncé en mai le retrait des États-Unis de l'accord nucléaire signé en 2015 entre Téhéran et les grandes puissances.

AFP/VNA/CVN

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