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Le président de la Macédoine Gjorge Ivanov lors de l'Assemblée générale de l'ONU à New York, le 27 septembre. |
"En tant que citoyen, j'ai pris ma décision: le 30 septembre, je ne vais pas aller voter", a-t-il déclaré dans son discours devant l'Assemblée générale de l'ONU. "Et je suis convaincu que vous, nos concitoyens, prendrez aussi cette décision sage", a-t-il ajouté.
L'opposition du président Ivanov à ce changement de nom, qui verrait son pays renommé "République de Macédoine du Nord", conformément à un accord trouvé mi-juin entre le Premier ministre macédonien Zoran Zaev - rival politique de M. Ivanov - et le Premier ministre grec Alexis Tsipras, est connue.
Il est proche de la droite nationaliste, hostile à un changement de nom exigé par la Grèce depuis des années.
Mais à trois jours du scrutin, il a pris à témoin les dirigeants de la planète réunis à New York pour marteler qu'un "oui" au référendum reviendrait à faire de ce petit pays des Balkans un État "semi-souverain", doté d'un "droit à l'autodétermination érodé".
Au contraire, si le référendum échoue, "d'autres possibilités de discuter seront créées", a-t-il assuré.
"Pour parvenir à un accord durable, réaliste", "il faut discuter, pas imposer la force, il faut un respect mutuel et non du mépris", a-t-il ajouté.
L'accord Tsipras-Zaev "nous met dans une situation de fait accompli: on nous dit que nous sommes plus petits et plus faibles et que nous devons donc accepter l'accord voulu par Athènes", a-t-il souligné.
Il a reproché aux Nations unies d'avoir accepté il y a des années de "porter atteinte au droit à l'autodétermination du peuple macédonien", en poussant à des négociations sur le nom de son pays.
Si le "oui" l'emporte, le référendum consultatif de dimanche 30 septembre n'entraînera pas immédiatement de changement de nom.
Son résultat devra encore être validé par le parlement macédonien, à une majorité des deux-tiers. Le Premier ministre Zaev espère un "oui" franc et massif qui ne lui laisserait guère le choix.
L'accord doit permettre de sortir la Macédoine de l'isolement: la Grèce, considérant que le nom de Macédoine ne peut revenir qu'à celui de sa province septentrionale, bloque en effet depuis des années toute négociation d'adhésion de la Macédoine à l'Union européenne et l'Otan, au motif que son voisin doit préalablement changer de nom.
Deux ans après son indépendance dans le sillage de l'éclatement de la Yougoslavie, la Macédoine a été admise à l'ONU sous le nom d'"Ancienne République yougoslave de Macédoine" (ARYM, FYROM en anglais), appellation également retenue par les pays de l'Union européenne.
Mais de nombreux pays dans le monde, dont la Russie et les États-Unis, ont reconnu ce petit pays comme "Macédoine".
AFP/VNA/CVN