Washington espionne les jihadistes mais refuse une coordination avec Damas

Les États-Unis ont commencé leurs vols de reconnaissance au-dessus de la Syrie pour localiser les positions des jihadistes de l'État islamique (EI) mais assurent refuser toute coordination avec Damas contre un ennemi commun.

>>Irak: le pouvoir tente d'apaiser les tensions confessionnelles, nouveaux attentats
>>Irak : Obama appelle à éliminer l'État islamique, "ce cancer"
Plusieurs sources ont affirmé que des appareils étrangers avaient été vus survoler la Syrie, une ONG syrienne assurant que des "avions de reconnaissance non syriens" avaient survolé lundi 25 août l'est du pays puis transmis les informations récoltées sur les positions de l'EI "au gouvernement syrien via Bagdad et Moscou".

Le président américain Barack Obama


Cette surveillance pourrait être un signe précurseur de possibles frappes américaines contre les jihadistes, identiques à celles qui ont lieu dans le Nord de l'Irak depuis le 8 août contre l'EI.
Le chef de la diplomatie syrienne, Walid Mouallem, a déclaré lundi 25 août que son pays était prêt à coopérer avec la communauté internationale, y compris avec Washington, pour lutter contre les jihadistes, mais que toute frappe en Syrie devait se faire en coopération avec Damas, sous peine d'être considérée comme une "agression".
Cependant, la Maison Blanche, qui étudie l'éventualité de ces frappes, a exclu mardi 26 août toute coordination avec le régime de Bachar al-Assad dans ce domaine.
"Il n'y a aucun projet de coordination avec le régime Assad au moment où nous faisons face à cette menace terroriste", a déclaré mardi 26 août Josh Earnest, porte-parole de la Maison Blanche.
L'assassinat par l'EI du journaliste américain James Foley avait suscité la semaine dernière l'indignation de la communauté internationale, États-Unis en tête qui s'étaient dit déterminés à lutter contre les jihadistes.
Le chef d'état major interarmées américain, le général Martin Dempsey, avait souligné lundi 25 août que l'EI constituait "une menace régionale qui sera bientôt une menace pour les États-Unis et l'Europe" et qu'il était impossible d'y mettre fin sans frapper en Syrie.
Échange d'informations

Alors que de nombreux pays occidentaux et arabes ont réclamé la chute du régime de Bachar al-Assad -qui a violemment réprimé en 2011 un mouvement de contestation populaire, devenu depuis une insurrection aux aspects de plus en plus complexes-, la présence des jihadistes en Syrie place Washington dans une situation inconfortable.
Ainsi, une source syrienne à Damas a affirmé mardi 26 août que "la coopération a déjà commencé et les États-Unis fournissent des information à Damas par le biais de Bagdad et de Moscou".
Pour sa part, Rami Abdel Rahmane, le directeur de l'OSDH, a affirmé que "des avions de reconnaissance non syriens ont survolé lundi 25 août Deir Ezzor (dans l'Est) et récolté des informations sur les positions de l'EI et les a transmises au gouvernement syrien via Bagdad et Moscou".
Marie Harf, porte-parole du départment d'État, a assuré sur Twitter que "l'affirmation selon laquelle les États-Unis partagent des informations avec le régime Assad" étaient "fausses".
Les avancées de l'EI tant en Irak qu'en Syrie, où ils contrôlent de larges pans du territoires comme la totalité de la province syrienne de Raqa (Nord), inquiètent énormément les pays occidentaux ainsi que le régime syrien.
Ainsi l'armée de l'air syrienne a effectué mardi 26 août des raids contre des positions des jihadistes dans la province voisine de Deir Ezzor, a indiqué l'OSDH.
Elles ont notamment réussi lundi 25 août à reprendre trois villages au Nord-Est de Bagdad, ainsi que l'une des routes principales contrôlées par l'EI, et sont parvenues à repousser deux assauts sur la ville chiite de Touz Khourmatou, à 175 km au Nord de Bagdad.
Le secrétaire américain à la Défense Chuck Hagel a déclaré à ce sujet mardi 26 août que sept pays, outre les États-Unis, s'étaient engagés à fournir des armes aux forces kurdes pour lutter contre l'EI dans le Nord de l'Irak, nommant l'Albanie, le Canada, la Croatie, le Danemark, l'Italie, la France et le Royaume-Uni.

AFP/VNA/CVN

Rédactrice en chef : Nguyễn Hồng Nga

Adresse : 79, rue Ly Thuong Kiêt, Hanoï, Vietnam

Permis de publication : 25/GP-BTTTT

Tél : (+84) 24 38 25 20 96

E-mail : courrier@vnanet.vn, courrier.cvn@gmail.com

back to top