M. Lieberman, cité par la radio publique, a estimé "nulles" les chances d'une reprise des négociations directes avant l'échéance de septembre, date à laquelle les dirigeants palestiniens comptent demander l'adhésion d'un État palestinien à l'ONU.
En revanche, Mme Ashton a réaffirmé qu'il fallait poursuivre les efforts pour parvenir à une relance des négociations. "Nous sommes tous conscients que septembre approche rapidement (...) Ce qui est nécessaire c'est un cadre de référence clair permettant aux deux parties de revenir à la table des négociations", a souligné
Mme Ashton, selon un communiqué de son porte-parole. "Au vu des événements du printemps arabe et après le discours du président (américain) Barack Obama, il est plus urgent que jamais d'entamer des négociations sérieuses et de faire avancer le processus de paix", a-t-elle insisté lors de sa rencontre avec M. Lieberman.
De son côté, M. Lieberman a menacé d'annuler tous les accords avec les Palestiniens s'ils poursuivaient leurs démarches à l'ONU. "Une déclaration unilatérale d'un État palestinien signifierait la fin des accords conclus durant les 18 dernières années et Israël ne serait plus lié à ces accords", a-t-il prévenu. "Une telle initiative constituerait une violation des accords d'Oslo conclus en 1993 qui seraient ainsi annulés", a ajouté M. Lieberman concernant les accords de paix israélo-palestiniens.
Mme Ashton, arrivée le 16 juin soir dans l'État hébreu, s'est entretenue avec la chef de l'opposition centriste israélienne Tzipi Livni avant sa rencontre avec M. Lieberman. Elle devait ensuite rencontrer le 17 juin le Premier ministre palestinien Salam Fayyad puis le président Abbas.
Mme Ashton devait être reçue le 19 juin par le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.
Cette visite fait suite à l'envoi par Mme Ashton d'une lettre dans laquelle elle plaide pour un "geste fort" du Quartette pour le Proche-Orient (États-Unis, Russie, Union européenne, ONU) avant l'été et estime que "ce n'est pas le moment pour des actions unilatérales", faisant allusion au projet du président Abbas.
Le ministre palestinien des Affaires étrangères Riyad al-Malki a demandé le 16 juin à Madrid que l'UE reconnaisse de "manière collective" un État palestinien sur les lignes de 1967, assurant que cela favoriserait la reprise des négociations de paix. "Nous allons de toute façon aux Nations unies, qu'il y ait ou non des négociations", a affirmé de son côté le 16 juin le négociateur palestinien Mohammed Shtayyeh, affirmant que ces deux voies pouvaient "aller de pair et se compléter".
AFP/VNA/CVN