Le texte de la Convention, discuté depuis le début de la 100e Assemblée de l'OIT, a été accepté sous un tonnerre d'applaudissements par 396 voix contre 16 non et 63 abstentions par les représentants des gouvernements, des employés et employeurs de l'organisation tripartite. La Convention entrera en vigueur dès sa ratification par au moins deux pays. D'ores et déjà, les Philippines et l'Uruguay ont fait part de leur intention de le faire.
Pour l'OIT, l'adoption de ce texte est "historique" dans la mesure où il constitue le premier instrument juridique international sur ces travailleurs de l'ombre.
Selon les données du secrétariat de l'OIT (BIT), les domestiques -femmes de ménages, cuisiniers, jardiniers, garde d'enfants- représentent un minimum de 52,6 millions de personnes dans le monde, soit 4% à 10% de l'emploi dans les pays en développement et jusqu'à 2,5% dans les pays industrialisés.
Ces chiffres pourraient être nettement supérieurs et atteindre les 100 millions de personnes, certains pays sous-évaluant leurs statistiques, prévient toutefois le BIT.
Alors que nombre d'entre eux sont sous-payés (le travail domestique fait partie des professions les plus faiblement rémunérés, d'après le BIT) et soumis à des horaires extensibles, la Convention doit garantir à ces personnes un traitement similaire à celui dont bénéficient les autres catégories d'employés. Elle prévoit notamment de garantir à ces travailleurs, dont la grande majorité sont des femmes, un jour de repos par semaine et entend empêcher les employeurs d'obliger leurs domestiques à rester sur leur lieu de travail pendant leurs congés. Elle demande également aux gouvernements de vérifier que ces travailleurs comprennent les termes de leur contrat. Toutefois, la Convention ne sera pas contraignante pour les États qui ne la ratifient pas, ce qui pourrait limiter son impact, notamment dans certains pays réticents où le nombre de travailleurs domestiques est très important, craignent les ONG.
AFP/VNA/CVN