Vladimir Poutine candidat pour un 4e mandat en 2018

Vladimir Poutine a annoncé mercredi 6 décembre qu'il se présenterait pour un quatrième mandat à l'élection de mars 2018, ce qui en cas de victoire le placerait à la tête du pays jusqu'en 2024 et ferait de lui le dirigeant russe à la plus longue longévité au pouvoir après Joseph Staline.

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Cette annonce très attendue met fin à des mois de suspense et de tergiversations du Kremlin sur les intentions de M. Poutine, aux commandes du pays depuis plus de 17 ans et donc en voie de briguer un nouveau mandat de six ans.

"J'annonce ma candidature au poste de président de la Russie", a déclaré M. Poutine, 65 ans, lors d'une rencontre avec les ouvriers d'une usine à Nijni Novgorod, sur la Volga, retransmise en direct à la télévision. "La Russie va continuer d'aller de l'avant. Et dans ce mouvement en avant, personne ne l'arrêtera jamais", a-t-il lancé, alors que les relations entre Moscou et l'Occident sont au plus bas depuis la fin de la Guerre froide en raison de la crise ukrainienne, du conflit en Syrie et du scandale de dopage institutionnalisé visant les sportifs russes.

Le président russe Vladimir Poutine prononce un discours lors d'un forum de volontaires à Moscou, le 6 décembre.

Arrivé au pouvoir en 2000 dans un pays au pouvoir instable et à l'économie chancelante, M. Poutine est loué par nombre de ses concitoyens pour avoir été l'homme de la stabilité et d'une nouvelle prospérité, grâce notamment à une manne pétrolière.

Nommé Premier ministre par le président Boris Eltsine en 1999, il a engagé la même année la deuxième guerre de Tchétchénie, à la suite d'une vague d'attentats sanglants. Cette guerre sera le fondement de sa popularité en Russie et à l'origine de son image d'homme à poigne qui n'a pas peur des décisions difficiles.

« La grande Russie »

Il s'est également employé à restaurer l'influence de son pays dans le monde, en endossant les habits de restaurateur de la "grande Russie" avec l'annexion en 2014 de la péninsule ukrainienne de Crimée, vivement dénoncée par l'Occident, et en changeant la donne du conflit syrien avec l'intervention militaire en Syrie en 2015 en soutien aux forces de Bachar al-Assad.

Passionné de sport, le président russe a aussi cherché à imposer son pays comme puissance sportive, au prix là-aussi d'une crise internationale.

La Russie a organisé en 2014 les jeux Olympiques les plus chers de l'histoire dans la station balnéaire de Sotchi et se prépare à accueillir en 2018 l'événement sportif le plus suivi de la planète, le Mondial de football.

Mais les rêves du Kremlin sont assombris par des accusations de dopage institutionnalisé depuis la sortie du rapport McLaren en 2016, qui ont provoqué mardi la suspension de la Russie pour les JO d'hiver-2018 de Pyeongchang, les sportifs russes n'étant autorisés à y participer que sous le drapeau olympique.

Vladimir Poutine "a toujours fait tout son possible pour protéger les gens et le pays pendant les moments les plus durs", souligne le président de la Douma (chambre basse du Parlement), Viatcheslav Volodine.

« un vrai leader national »

"C'est un vrai leader national et les gens le respectent beaucoup", assure la présidente du Conseil de la Fédération (chambre haute), Valentina Matvienko. "La société aujourd'hui est pour que Vladimir Poutine reste président", lui fait écho Mikhaïl Gorbatchev, le dernier dirigeant de l'URSS.

"Je suis toujours avec vous", a répondu plus tôt dans la journée le président Poutine à un bénévole qui l'interrogeait, lors d'un forum à Moscou, pour savoir s'il "serait toujours" avec les Russes l'année prochaine.

"La motivation (pour se représenter à la présidentielle, ndlr) doit venir uniquement de la volonté de rendre la vie meilleure dans ce pays, de le rendre plus puissant, mieux protégé", a estimé M. Poutine, lors de ce forum qui a réuni des milliers de jeunes Russes de diverses ONG. "Mais on ne peut y arriver qu'à une seule condition : si les gens vous font confiance et vous soutiennent", a-t-il ajouté, avant de demander à la foule si elle le soutiendrait. Celle-ci avait répondu aux cris de "Oui !", sous une pluie d'applaudissements.

Le principal opposant au Kremlin, Alexeï Navalny, qui entend défier M. Poutine lors du scrutin dans quatre mois, a pour sa part réagi sur Twitter en ironisant sur la longévité politique du président russe qui va battre, en cas de sa réélection quasi-assurée, le record de Léonid Brejnev, au pouvoir en URSS de 1964 à 1982 : "À mon avis, c'est beaucoup. Je propose de nous y opposer".

À la présidentielle, M. Poutine devrait affronter les traditionnels candidats du Parti communiste et des nationalistes du LDPR, ainsi que la vedette de télévision proche de l'opposition Ksenia Sobtchak, qui espère réunir les Russes mécontents de la situation dans le pays. Jouissant de 53% d'intentions de votes selon un sondage publié en novembre par le centre indépendant Levada, Vladimir Poutine est de loin le favori de la course présidentielle.

"La véritable intrigue n'est pas le résultat de l'élection mais ce qu'il se passera après 2024", explique le politologue russe Konstantin Kalatchev, estimant que Vladimir Poutine ne briguera pas de mandat supplémentaire dans le futur en cas de victoire en mars 2018.

AFP/VNA/CVN

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