>>Merkel tente de rallier les sociaux-démocrates à un gouvernement
>>Allemagne : Merkel exhortée à former une coalition avec les sociaux-démocrates
Le chef des sociaux-démocrates allemand Martin Schulz, lors d'une conférence de presse à Berlin le 4 décembre. |
"Nous prenons très au sérieux les messages" en provenance de nos partenaires européens, a déclaré Martin Schulz lors d’une conférence de presse à Berlin, alors que le parti hésite à se lancer dans une nouvelle coalition avec les conservateurs de la chancelière pour sortir le pays de l’impasse politique.
"Nos partis frères - même si M. Macron n’est pas le président d’un parti frère" veulent "que cette politique de blocage vis à vis des réformes de la zone euro -telle qu’on a pu la voir jusqu’à présent au ministère allemand des Finances- prenne fin", a ajouté le patron du SPD.
Il confirmait ainsi des informations du quotidien Frankfurter Allgemeine Zeitung. Selon le journal, M. Macron mais également le Premier ministre grec Alexis Tsipras l’ont encouragé dans des appels téléphoniques à prolonger l’alliance gouvernementale avec les conservateurs, en place depuis 2013, afin de faire avancer les réformes européennes.
"Les conversations téléphoniques que j’ai menées jusqu’ici - et les divers échanges de mails et de sms sont unanimes", a souligné M. Schulz. Après avoir essuyé un score historiquement bas aux législatives du 24 septembre, le plus vieux parti d’Allemagne avait choisi de se ressourcer dans l’opposition. Mais l’échec des pourparlers entre les conservateurs, les libéraux et les écologistes pour former une coalition l’a contraint à revoir sa position.
Le SPD est désormais prêt à discuter avec les conservateurs pour régler l’impasse politique dans le pays, mais entend bien poser ses conditions. "Une chose est sûre: on ne peut pas continuer comme ça" en matière d’Europe, a indiqué M. Schulz. C’est aussi le message "d’autres gouvernements et partis frères qui espèrent avoir une politique progressive, plus sociale et plus dynamique de la part de la République fédérale d’Allemagne quand il y aura un gouvernement", a-t-il ajouté.
Emmanuel Macron plaide notamment pour un ministre des finances et un budget commun de la zone euro, idées fraîchement reçues jusqu’ici par Berlin chez les conservateurs, qui y voient le risque d’une mutualisation des dettes et craignent de devoir au final payer pour les déficits des autres pays.
Les sociaux-démocrates ont eux des positions proches de celle du président français sur la réforme de l’UE. Le ministre allemand des Affaires étrangères Sigmar Gabriel a lui aussi plaidé en faveur d’un gouvernement allemand clairement pro-européen, après une rencontre avec le président français lundi 4 décembre. "Il importe que l’Allemagne, même dans la phase de constitution d’un gouvernement, demeure un moteur des réformes en Europe", a déclaré le social-démocrate à Paris.
La direction du parti a confirmé lundi 4 décembre à Berlin sa disposition à discuter avec les conservateurs d’Angela Merkel d’une coopération gouvernementale, dont la forme reste toutefois à définir : coalition en bonne et due forme ou simple soutien sur certains dossiers du SPD à un gouvernement minoritaire des seuls conservateurs. Car la base du mouvement reste très réticente à une poursuite de l’alliance avec les démocrates-chrétiens. Les militants, réunis à partir de jeudi en congrès, vont devoir encore approuver le lancement des discussions à cete occasion. Ils seront consultés tout au long de l’avancée des négociations, dont l’issue reste incertaine. Les négociations proprement dites sur un possible gouvernement commun ne débuteront que début 2018.
AFP/VNA/CVN