Le voyage de M. Biden dans ce pays, son premier depuis l'entrée en fonctions de l'administration de Barack Obama le 20 janvier 2009, intervient alors que les États-Unis ont prévu d'entamer un retrait progressif de leur contingent à partir de juillet.
L'OTAN, dont les États-Unis fournissent les deux tiers du contingent de 140.000 hommes déployés en Afghanistan, prévoit de transférer progressivement la responsabilité de la sécurité aux forces afghanes sur l'ensemble du territoire d'ici 2014.
L'avion transportant M. Biden a atterri à 19h24 (14h54 GMT) à l'aéroport international de Kaboul où il a été accueilli par le premier vice-président afghan Mohammad Qassim Fahim.
Le déplacement du vice-président intervient quatre jours après l'annonce par le Pentagone de l'envoi de 1.400 Marines supplémentaires dans le Sud du pays pour "consolider les progrès déjà réalisés".
Selon la Maison Blanche, "l'objectif principal de ce voyage est d'évaluer les progrès en vue du début, cette année, de la transmission aux forces afghanes de la responsabilité de la sécurité et de démontrer que les États-Unis sont engagés dans un partenariat à long terme avec l'Afghanistan".
"Cette visite intervient à un moment important, un réel tournant dans notre politique", a déclaré à la presse un haut responsable américain dans l'avion, "nous sommes passés de l'envoi de renforts l'an dernier à la transmission des responsabilités aux Afghans qui commencera cette année et prendra fin en 2014".
Lors de son séjour, M. Biden "rencontrera le président Hamid Karzaï, rendra visite à des militaires et civils américains et visitera un centre d'entraînement de l'armée nationale afghane", a précisé la Maison-Blanche.
Il devait notamment s'entretenir avec le commandant de la force de l'OTAN en Afghanistan (ISAF), le général David Petraeus, ainsi qu'avec l'ambassadeur américain Karl Eikenberry.
Le voyage du vice-président intervient un peu plus d'un mois après celui du président Obama, qui n'avait effectué qu'une escale de quelques heures sur la base de Bagram, à 50 km de Kaboul, pour y rencontrer des soldats américains.
Lors de sa visite, le président Obama n'avait pas rencontré M. Karzaï, son déplacement à Kaboul ayant été annulé en raison de la météo, selon ses services. Les relations entre Washington et le président Karzaï se sont fortement dégradées depuis la réélection entachée de fraudes de M. Karzaï en 2009. Le président Karzaï avait notamment en novembre 2010 critiqué la façon dont l'armée américaine menait ses opérations en Afghanistan.
Le mois suivant des câbles révélés par le site WikiLeaks avaient montré la méfiance de diplomates américains vis-à-vis du chef de l'État afghan, décrit comme "faible", peu compétent, paranoïaque et partie prenante d'un régime largement corrompu.
Interrogé sur les tensions avec le président Karzaï, le haut responsable américain a assuré que Washington et le président Karzaï étaient totalement "sur la même longueur d'onde". "Le seul but de notre mission désormais est d'aider les Afghans à être en mesure d'assumer totalement la responsabilité de gouverner le pays, de sécuriser le pays. C'est très exactement la vision du président (Obama) et c'est aussi celle du président Karzaï", a-t-il assuré.
En 2014, "les Afghans prendront les rênes dans chaque district et province d'Afghanistan. C'est l'objectif", a-t-il déclaré, refusant "de spéculer" sur le maintien d'une éventuelle présence après cette date de troupes de combat américaines. M. Biden s'était rendu pour la dernière fois en Afghanistan il y a deux ans, alors qu'il n'avait pas encore pris ses fonctions.
AFP/VNA/CVN