"En opérant de la sorte, Israël a ruiné tous les efforts américains et mis fin à toute chance d'un retour aux négociations", a estimé Nabil Abou Roudeina, le porte-parole du président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas, en exhortant Washington à intervenir contre de telles actions.
De son côté, le mouvement islamiste Hamas a dénoncé "une tentative de judaïser la ville et d'isoler la Vieille ville (de Jérusalem) des quartiers arabes voisins".
La secrétaire d'État américaine Hillary Clinton a dénoncé une "évolution préoccupante (qui) compromet les efforts de paix visant à établir deux États pour parvenir à une solution". "En fin de compte, l'absence d'une solution dans ce conflit nuit à Israël, nuit aux Palestiniens, nuit aux États-Unis ainsi qu'à la communauté internationale" a déploré Mme Clinton.
L'Égypte "condamne" la démolition de l'ancien hôtel Shepherd, dans le quartier palestinien de Cheikh Jarrah, et affirme que la poursuite des projets israéliens de colonisation mènera à une "nouvelle explosion de violences" dans les territoires palestiniens, prévient un communiqué des Affaires étrangères égyptiennes.
Le communiqué dénonce "une tentative de judaïser la Ville sainte et de la vider de ses habitants palestiniens" et fait assumer à Israël la responsabilité de ses "politiques de provocations".
En Jordanie, le gouvernement "rejette et condamne fermement" cette démolition qui pourrait conduire à de l' "instabilité", a déclaré le ministre des Affaires étrangères, Nasser Jawdeh, dans un communiqué, demandant à la communauté internationale d'intervenir.
La chef de la diplomatie européenne, Catherine Ashton, a fermement condamné le 9 janvier la destruction par Israël d'un ancien hôtel à Jérusalem-Est.
"Je condamne fermement la destruction ce matin de l'Hôtel Shepherd et la construction prévue d'une nouvelle colonie illégale. Je rappelle que les colonies sont illégales au regard du droit international", a souligné Mme Ashton dans un communiqué.
Les colonies "minent la confiance entre les parties et constituent un obstacle à la paix", a estimé Mme Ashton, rappelant que "Jérusalem-Est fait partie des territoires palestiniens occupés" par Israël et que "l'UE ne reconnaît pas son annexion".
Les autorités israéliennes ont commencé à détruire le 9 janvier toute une aile de l'ancien hôtel Shepherd, situé dans la partie orientale annexée de Jérusalem, pour construire à la place des logements destinés à des colons juifs.
Trois bulldozers ont démoli le bâtiment sous la protection de la police.
Ce projet, approuvé en mars 2010 par la municipalité, est chapeauté par l'homme d'affaires juif américain Irving Moskowitz, qui finance des organisations ultra-nationalistes encourageant la colonisation juive de la partie orientale de Jérusalem.
L'ancien hôtel Shepherd, un bâtiment symbolique pour les Palestiniens, a appartenu à la famille de l'ancien Grand mufti de Jérusalem Amine al Husseini et a servi de résidence à cette figure de proue de la Grande Révolte palestinienne de 1936 à 1939 contre les Britanniques et les sionistes, jusqu'à sa compromission durant la Seconde Guerre mondiale avec les nazis.
Confisqué par les Britanniques après 1945 jusqu'à la fin de leur mandat en Palestine en 1948, le bâtiment a été saisi en 1967 par l'État d'Israël et revendu à M. Moskowitz.
AFP/VNA/CVN