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La police se tient en retrait du siège du gouvernement, enflammé par des manifestants de l'opposition, le 9 janvier 2016 à Pristina (capitale du Kosovo) |
Photo : AFP/VNA/CVN |
«Dix policiers, deux citoyens et deux journalistes ont été blessés», a déclaré à la presse un porte-parole de la police, Baki Kelani, qui n’a pas donné de bilan d’éventuels blessés dans les rangs des manifestants. Il a précisé que 24 manifestants avaient été interpellés.
Des milliers de manifestants ont afflué dans l’après-midi devant le siège du gouvernement.
Avant même la fin des discours officiels, certains manifestants ont jeté des cocktails Molotov et des pierres par-dessus un cordon de membres des forces spéciales de police déployés en grand nombre autour du bâtiment. Plusieurs vitres ont été brisées et un incendie s’est déclaré près de l’entrée de l’immeuble, avant d’être rapidement maîtrisé.
Les forces de l’ordre ont fait usage de gaz lacrymogène, de canons à eau et véhicules antiémeute pour repousser les manifestants, qui ont tenté d’ériger des barrages en renversant des conteneurs à ordures.
Trois véhicules blindés de la police ont pris feu après avoir été touchés par des cocktails Molotov mais les flammes ont été vite maîtrisées.
La présidente du Kosovo, Atifete Jahjaga, a fermement condamné ces violences et appelé les manifestants «à la responsabilité et au calme».
L’opposition kosovare proteste depuis octobre, en bloquant notamment les travaux du Parlement, contre l’accord avec la Serbie conclu en 2013.
Cet accord exigé par Bruxelles - qui a permis à Pristina et Belgrade de faire des progrès dans le rapprochement avec l’Union européenne -, vise à la normalisation des relations entre la Serbie et le Kosovo, ancien territoire serbe majoritairement peuplé d’Albanais qui a unilatéralement proclamé son indépendance en 2008.
L’accord prévoit notamment la création d’une association des municipalités serbes, considérée comme cruciale par Belgrade, afin d’améliorer les droits de la minorité serbe du Kosovo.
La Serbie n’a pas reconnu l’indépendance du Kosovo qu’elle considère toujours comme l’une de ses provinces.