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Une capture d'écran d'une vidéo obtenue par l'AFP montre la police et un robot démineur autour du cadavre d'un homme abattu par la police devant le commissariat de la Goutte-d'Or à Paris, le 7 janvier. |
Cet homme portait un papier sur lequel figure le drapeau du groupe État islamique et une allégeance à son chef Abou Bakr al-Baghdadi, ainsi qu'une phrase en arabe évoquant une vengeance contre les attaques en Syrie, selon une source proche de l'enquête, confiée à la section antiterroriste du parquet de Paris.
Il a été tué devant le commissariat de la rue de la Goutte-d'Or à Barbès, quartier populaire et multiethnique du Nord de Paris.
À 11h30, cet homme porteur "d'une arme blanche de type feuille de boucher" et d'un dispositif explosif factice "s'est présenté devant le commissariat du 18e arrondissement, a exhibé son arme et crié +Allah Akbar+ (Dieu est le plus grand, en arabe, NDLR) avant d'être abattu par les policiers en faction", a annoncé le procureur de la République de Paris, François Molins, dans un communiqué.
Arrivé en courant, il a sorti le hachoir de la poche intérieure de son manteau devant deux policiers en faction, a détaillé la source proche de l'enquête. "Il a refusé d'obéir aux sommations d'usage et les policiers ont fait feu", a ajouté cette source, qui précise que six douilles ont été retrouvés.
Il était porteur d'une "revendication manuscrite non équivoque en langue arabe" et d'un téléphone portable, selon le procureur.
Carte du 18e arrondissement de Paris localisant la tentative d'agression d'un policier à l'accueil du commissariat de la Goutte d'Or par un homme armé qui a été tué par les policiers. |
Pour autant, "ce qui apparaît très clairement de ce qui est connu de cette personne, (c'est qu'elle) n'a aucun lien avec la radicalisation violente, aucun", a affirmé la ministre de la Justice, Christiane Taubira, sur iTELE.
Sous son manteau sombre, une petite pochette scotchée d'où sortait un fil. Un robot de déminage a permis de s'assurer que ce dispositif était factice.
Écoliers confinés
L'agresseur, "en cours d'identification", selon le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, qui s'est rendu sur place, est connu des services de police pour une affaire de vol en réunion en 2013 à Sainte-Maxime (Var), a appris de sources proches de l'enquête.
À l'époque des faits, l'homme avait déclaré aux gendarmes chargés de l'enquête s'appeler Sallah Ali. Il se présentait comme un sans-domicile fixe, né en 1995 à Casablanca au Maroc. Ses empreintes avaient alors été enregistrées et elles correspondent à celles de l'homme tué jeudi, selon ces sources.
Du 5e étage d'un immeuble situé face au commissariat, Reka Polonyi, une professeure d'université de 30 ans, a vu deux policiers "crier sur un homme qui avançait très vite vers eux. Comme il continuait à avancer, les policiers ont tiré sur lui alors qu'il n'était peut-être plus qu'à 2 ou 3 mètres".
La circulation interrompue sur le boulevard Barbès le 7 janvier à Paris. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Cette agression est intervenue alors que François Hollande présentait ses vœux aux forces de sécurité à la préfecture de police de Paris, lieu symbolique où il s'était incliné l'an dernier sur les cercueils des trois policiers figurant parmi les victimes des frères Kouachi et d'Amédy Coulibaly, auteurs des attentats du 7 au 9 janvier 2015.
Ces attentats ont été suivis tout au long de l'année 2015 par d'autres attaques ou projets d'attentats, souvent avortés, et ont culminé le 13 novembre dans des attaques multiples qui ont fait 130 morts.
Dans son discours, le président a rendu hommage aux forces de l'ordre, rappelant que toute agression d'un policier, d'un gendarme ou d'un sapeur-pompier constituait une "atteinte à la République".
Il a confirmé un prochain projet de loi pour renforcer la procédure pénale en matière de terrorisme et de crime organisé. Parmi les mesures envisagées, l'assignation à résidence hors état d'urgence ou encore l'évolution des "conditions d'emploi" de leurs armes par les policiers.