>>La RPD de Corée annonce le succès du premier essai de bombe à hydrogène
Un bombardier américain survole la Corée du Sud, démonstration de force face à Pyongyang. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
L'annonce du quatrième essai nucléaire nord-coréen a suscité une cascade de condamnations internationales, bien que la plupart des experts doutent que l'engin testé ait effectivement été une bombe à hydrogène, comme l'affirme Pyongyang.
Les tensions avec le voisin sud-coréen sont remontées d'un cran, avec la reprise par Séoul de sa guerre de propagande à la frontière intercoréenne. Le bombardier B52 Stratofortress, qui peut transporter des armes nucléaires, a brièvement survolé la base aérienne militaire d'Osan, à environ 70 km au sud de la frontière intercoréenne, ont expliqué l'armée américaine et un témoin. Puis, le bombardier à long rayon d'action, qui était accompagné d'un avion sud-coréen et d'un autre appareil américain, est retourné vers la base aérienne Andersen sur l'île de Guam, dans l'océan Pacifique, après cette mission destinée "à répondre à une récente provocation de la Corée du Nord", selon l'armée américain.
Ce type d'appareil est fréquemment utilisé lors des exercices militaires annuels conjoints des États-Unis et de la Corée du Sud décriés par Pyongyang, mais leurs sorties sont rarement rendues publiques. Le dernier cas remonte à 2013, après le troisième essai nucléaire nord-coréen. L'armée américaine avait alors déployé un B52 ainsi qu'un bombardier furtif B2 pour démontrer sa puissance face à la Corée du Nord.
Le test du 6 janvier est le quatrième essai nucléaire de la Corée du Nord, à qui les résolutions existantes de l'ONU font interdiction de développer tout programme nucléaire ou balistique. La Corée du Nord a également publié le 9 janvier une vidéo non datée censée représenter un nouvel essai de missile balistique tiré à partir d'un sous-marin (SLBM). Des médias sud-coréens ont laissé entendre qu'il s'agissait en fait d'un montage combinant des séquences de précédents tests.
Les États-Unis ont comme toujours une "volonté de fer" quand il s'agit de défendre l'allié sud-coréen, a souligné le général Terrence J. O'Shaughnessy, commandant de la 7th Air Force et commandant adjoint des forces américaines en Corée du Sud.
"Mesure d'autodéfense", dit Kim Jong-Un
Il s'agit en particulier d'offrir à Séoul "la dissuasion élargie apportée par nos forces conventionnelles et notre parapluie nucléaire", a-t-il déclaré dans un communiqué. "Les missions de B52 renforcent l'engagement des États-Unis à assurer la sécurité de nos alliés et partenaires", a-t-il poursuivi. "Les forces aériennes américaines et sud-coréennes travaillent ensemble de manière rapprochée chaque jour et nous sommes totalement prêts à faire face à toute menace contre notre alliance".
Environ 28.000 soldats américains sont stationnés en Corée du Sud. Techniquement, les deux Corées sont en conflit, car la guerre de Corée (1950-1953) a pris fin avec un simple cessez-le-feu, qui n'a jamais été formalisé par un traité de paix en bonne et due forme.
Kim Jong-Un a soutenu que le dernier essai nucléaire mené par son pays était destiné à éviter une guerre nucléaire avec les États-Unis. Il s'agissait des premières déclarations du dirigeant nord-coréen depuis le test. C'était "une mesure d'autodéfense pour défendre la paix de manière efficace dans la péninsule coréenne et la sécurité régionale face aux risques de guerre nucléaire provoqués par les impérialistes emmenés par les États-Unis", a-t-il déclaré.
"Il s'agit du droit légitime d'un État souverain, d'une action juste que personne ne peut critiquer", a-t-il ajouté dans un discours cité par l'agence officielle KCNA. Pyongyang accuse régulièrement les États-Unis et la Corée du Sud de bellicisme.
Ces déclarations font écho à un commentaire officiel publié le 8 janvier par KCNA, qui expliquait que le sort de Saddam Hussein en Irak et de Mouammar Kadhafi en Libye montrait ce qui arrive quand un pays renonce à ses ambitions nucléaires.
À la suite de l'essai nucléaire, de nombreuses consultations diplomatiques ont été lancées, dans la foulée d'une réunion d'urgence du Conseil de sécurité de l'ONU, qui a promis d'alourdir la panoplie de sanctions pesant déjà sur la Corée du Nord à la suite de ses précédents essais (2006, 2009 et 2013).
L'allié le plus important de la Corée du Nord, la Chine, a également fait part de sa colère.