>>Un homme armé criant "Allah Akbar" tué devant un commissariat à Paris
À la suite des attentats meurtriers perpétrés à Paris en novembre 2015, la France a intensifié ses frappes aériennes contre les positions de l'État islamique (EI) en Syrie, et le Royaume-Uni et l'Allemagne ont décidé de l'épauler dans sa lutte contre l'EI en s'engageant militairement en Syrie. L'armée française a également effectué des vols de reconnaissance en Libye, où l'EI renforce son implantation, ce qui suggère que de nouvelles frappes aériennes seront menées dans le pays.
Selon le président français François Hollande, les opérations militaires lancées à la suite des attentats de Paris ont permis de réduire la contrebande de pétrole organisée par l'EI depuis la Syrie, et des opérations au sol appuyées par des frappes aériennes auxquelles la France a largement participé ont permis de reprendre des territoires en Irak.
Des soldats français patrouillent à Marsaille en France, le 20 décembre 2015. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Les médias européens estiment que la lutte contre l'EI sera longue et que la coalition des puissances qui s'installe dans l'espace aérien au Moyen-Orient ne doit pas faire croire à une victoire rapide contre des groupes tels que l'EI, dont l'éradication prendra des années.
Au sein même des pays européens, des abus entravent la lutte contre le terrorisme. Certains pays européens adoptent une approche "deux poids, deux mesures" dans la lutte contre le terrorisme. Il est impossible de comprendre pourquoi le terrorisme serait accepté comme tel dans des pays européens, mais relèverait d'un problème "ethnique" ou "religieux" lorsqu'il se produit dans d'autres pays. Cette approche biaisée nuit à la coopération internationale dans la lutte contre le terrorisme.
À la suite des attaques terroristes, un sentiment d'insécurité sociale se répandra en Europe, ce qui renforcera le nationalisme et le racisme et consolidera l'extrême-droite, et les préjugés de certains médias occidentaux contre certaines religions sont également dangereux, car ils ne peuvent qu'encourager la haine et la polarisation.
Au sein de la communauté internationale, les pays ont reconnu qu'une solution politique à la crise en Syrie devait être trouvée. L'envoyé spécial de l'ONU pour la Syrie, Staffan de Mistura, a souhaité le 26 décembre dernier réunir les représentants du gouvernement syrien et de l'opposition à Genève le 25 janvier 2016 pour lancer les pourparlers de paix intra-syriens visant à trouver une solution politique à la crise en Syrie, qui a éclaté en mars 2011 et aurait fait plus de 300.000 morts.
Selon certaines organisations internationales, le nombre de réfugiés et de migrants ayant fui leur pays d'origine pour se rendre sur le continent européen en 2015 a dépassé le million, et un demi-million des personnes déplacées, soit la moitié des personnes qui ont traversé la Méditerranée cette année, sont des Syriens qui ont fui leur pays en proie à la guerre.
Les États-Unis, qui pratiquent une politique partisane sur la scène internationale en classant les pays en alliés ou ennemis selon leurs intérêts et idéologie, et qui sont guidés par une mentalité de jeu à somme nulle et une approche "deux poids, deux mesures", ont une grande part de responsabilité dans l'instabilité au Moyen-Orient.
En tant que région voisine du Moyen-Orient, l'Europe ne peut pas suivre la politique égoïste américaine, et elle ne peut pas échapper à ses conséquences, telles que la crise des réfugiés et l'escalade des tensions résultant des crises au Moyen-Orient.
L'année 2016 sera l'occasion pour les dirigeants européens de réfléchir aux moyens de promouvoir un dialogue intra-syrien et d'encourager les parties prenantes à conclure des accords favorables à la réconciliation en Syrie.