VIH/sida : réduction du taux de transmission mère-enfant

"Si aucune mesure de précaution concernant la transmission du VIH/sida de la mère à l'enfant n'est prise pendant la grossesse, le taux de contamination des nouveau-nés atteint 35%, soit plus de 2.000 enfants par an", alerte le vice-ministre de la Santé, Trinh Quân Huân.

Tenant dans la main la fiche de résultats des ses analyses sanguines positives au VIH, Phuong, une femme enceinte domiciliée dans le 7e arrondissement de Hô Chi Minh-Ville, est sur le point de défaillir. Après plusieurs minutes interminables, elle demande au médecin si son bébé a lui aussi infecté. Phuong allonge un peu plus la liste des femmes enceintes porteuses du virus du sida dépistées par l'hôpital obstétrique Tu Du, dans la mégapole du Sud.

Étant ouvrière de confection, Phuong s'est mariée avec un chauffeur routier. Ce dernier lui a transmis la maladie sans qu'elle le sache, jusqu'à ce qu'elle aille à l'hôpital pour une consultation sanitaire prénatale. Elle ne lit pas souvent les journaux, et ignore tout de la relation grossesse-VIH/sida, maladie du siècle qui peut se transmettre au fœtus.

Le long du couloir de la salle de consultation de l'hôpital obstétrique Tu Du, plusieurs autres femmes enceintes ne cachent pas leur inquiétude. Hông, 25 ans, a fait un test d'urine et attend maintenant de se soumettre à un examen sanguin depuis une heure. "Cela fait 4 ans que je me prostitue", confie-t-elle. Ses connaissances sur le VIH sont vagues et elle n'a aucune idée de l'influence que peut avoir le virus sur le foetus.

Selon les statistiques de l'hôpital obstétrique Tu Du, le nombre de femmes enceintes contaminées bénéficiant de consultations de précaution sur la transmission du virus de la mère à l'enfant augmente d'années en années. Chaque mois, l'établissement dépiste entre 28 et 32 femmes enceintes porteuses du VIH. Et le constat est le même à l'hôpital obstétrique Hùng Vuong. Sur les 3 dernières années, près de 800 femmes enceintes ont suivi un traitement anti-rétroviral. La plupart d'entre elles ayant appris la nouvelle après un test de dépistage. L'autre fait inquiétant est qu'elles sont de plus en plus jeunes. À l'hôpital de l'Université de la médecine et de la pharmacie de Hô Chi Minh-Ville, le nombre de patientes qui bénéficient de ce type de consultations augmente en moyenne de 100 à 200 cas par an. Et selon certaines enquêtes, le taux de femmes enceintes au Vietnam contaminées a tendance à croître. D'après les statistiques officielles, le pays recense environ 6.000 nouveaux cas par an, ce qui représente 0,25% de l'ensemble des femmes enceintes du pays.

Intensifier les campagnes d'information

Selon les experts sanitaires, la plupart des femmes enceintes séropositives sont détectées trop tard, souvent même au moment de l'accouchement. Ce qui ne facilite pas le travail des médecins dans la consultation, le soin et les traitements visant à prévenir la transmission du VIH mère/nouveau-nés.

En effet, de nombreuses patientes n'ont pas accès aux services de précaution de contamination ou au traitement anti-rétroviral. Les raisons sont nombreuses, mais sont en majorité dues au manque d'informations dont elles disposent, notamment les femmes à hauts risques comme prostituées, toxicomanes, femmes des chauffeurs routiers…

Selon Trinh Quân Huân, si les femmes enceintes porteuses du VIH/sida appliquent les mesures de précaution, ce de manière précoce et suivent un traitement anti-rétroviral, le taux de transmission mère/enfant est ramené à 5%. Ce qui signifie que plus de 1.600 enfants par an peuvent être épargnés.

Diêu An/CVN

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