Les piétons de la rue Bà Triêu (Hanoi) aperçoivent parfois un étranger de grande taille aux cheveux blancs prendre un thé glacé sur le trottoir devant l'Université de Grande-Bretagne au Vietnam (BUV). Les étudiants le saluent comme il se doit, par un "Hello teacher !". Lui, c’est Christopher Jeffery, un Anglais que l’on l’appelle intimement Chris. "Quand je m'assieds ici, mes étudiants se sentent plus proches de moi. Je suis plus accessible pour eux", confie-t-il.
Le Vietnam, pays d’adoption
"En Grande-Bretagne, j'ai enseigné 18 ans. Mais lorsque j’ai été invité par
En une année seulement, Chris et ses collègues ont participé au développement de cette université très professionnelle. Malgré des conditions de sélection difficiles, le nombre d’étudiants vietnamiens s’accroît d’année en année. Une fréquentation qui s’explique par la qualité de l’enseignement en anglais prodigué ici.
Ce qui l’a le plus ému est
Il est aussi étonné de l'intelligence et du dynamisme dont font preuve les étudiants vietnamiens. Les premiers jours ont été un peu délicats, timidité oblige, mais Chris, fort de son expérience a su encourager et mettre ses élèves en confiance pour qu’ils participent et posent des questions lorsque quelque chose leur échappe. En deux semaines, tout s’est mis à fonctionner comme sur des roulettes.
Les étudiants vietnamiens se sont rapidement familiarisés avec ce type d’approche, comme l’ont attesté leurs très bons résultats d’examens (les copies sont envoyées puis corrigées à Londres).
Les journées de Chris débutent en général à 05h00 du matin, avec une marche d’éveil autour du lac de Hoàn Kiêm (lac de l'Épée restituée). Un moment privilégié à la vue de la rosée du matin et au son de la cloche de la cathédrale Saint-Joseph. Place ensuite à une journée de travail très chargée. Au menu du jour : discours dans un lycée de Hanoi, cours dans son université, échanges avec les étudiants. À la fin de la journée, il rentre chez lui, fatigué mais heureux, avec le sentiment du devoir accompli.
Il n’y a pas que le travail dans la vie, et Chris est aussi un fin gourmet. Il adore la bia hoi (bière pression), le pho et le nem, sous toutes ses formes.
Notre professeur considère maintenant le Vietnam comme son pays d’adoption, tant il est sous le charme de ce qui l’entoure, et semble bien décidé à y rester pour un long moment encore !
La journée spéciale d’une professeur américaine
La professeur Lynn Lannon (2e plan, 3e à droite) et ses étudiantes. |
Ce jour-là, bien qu’une coupure d'électricité ait été annoncée d'avance, la professeur Lynn Lannon (Université Keuka, New York, États-Unis) et ses élèves se rendent en classe Visk 2001, spécialisée en gestion, à l'Université nationale de Hanoi. Quelques étudiants ont écrit sur le tableau "Happy teacher's day", à la stupéfaction de leur enseignante.
En plusieurs dizaines d'années d'enseignement, elle n'avait elle non plus jamais vu et encore moins été la cible d’un "Teacher's day". Peu avant, lors de la Journée des femmes vietnamiennes (20 octobre), ses étudiants lui avaient aussi offerts des bouquets de fleurs, en lui disant : "Vous aimez le Vietnam, vous enseignez au Vietnam, vous êtes une femme vietnamienne !".
C’est en 2005 que Mme Lannon s’est rendue au Vietnam pour la première fois. Elle est ensuite allée travailler à Kunming (Chine), puis au Département international de l’Université nationale de Hanoi, dans le cadre d'un programme de coopération entre le Vietnam et les États-Unis. Elle enseigne la gestion du commerce, la gestion et le marketing "à l'américaine".
D’autres groupes ont opté pour des sujets tels «Comment faire pour que les services de santé et de la cantine soient plus efficaces ?»..., tous scrutés à la loupe par la professeur qui prodigue ensuite des conseils pour les traiter astucieusement. Ces sujets pratiques ont apporté des changements considérables à l'Université internationale. Près de la porte, des barrières ont été construites pour garer les véhicules des étudiants avec délivrance -s’il-vous-plaît- de tickets électroniques ! Là encore un projet de la professeur Lennon et de ses étudiants qui n’ont pas fini de nous, de vous surprendre.
HA MINH/CVN