Une «success story» à la vietnamienne

Arrivé aux États-Unis à l’âge de 17 ans avec une seule valise et 150 dollars en poche, Bùi Tiên Dung est aujourd’hui le Vietnamien le plus haut placé au sein du géant informatique IBM.

Intelligent, ouvert, amical sont les premières impressions que dégage Bùi Tiên Dung, vice-président exécutif de Global business chez IBM.

 

Bùi Tiên Dung. Photo : CTV/CVN

  


Né dans la province de Thai Binh (Nord), Bùi Tiên Dung a passé son enfance à Hô Chi Minh-Ville avec ses parents avant de partir pour les États-Unis à l’âge de 17 ans. Très débrouillard, il a exercé toutes sortes de métiers pour subvenir à ses besoins et à ses frais d’études, par exemple serveur ou speaker dans un programme radio en vietnamien. Après avoir obtenu un mastère en électronique à l’Université du Minnesota avec la mention «excellent», il a postulé auprès du groupe IBM, dont le siège est à New York. Il a été embauché et a incorporé le laboratoire Rochester. Mais après un an, il a demandé à changer de poste pour incorporer le groupe marketing et écoulement des produits (Sales et Marketing). Depuis, il a gravi tous les échelons : vice-président chargé du marché d’Amérique latine, pdg de Sales et Marketing en Europe, directeur exécutif des chaînes de fourniture, pdg des solutions TI (Technologie de l’information). Actuellement, il est vice-président chargé des affaires internationales (Global business) d’IBM.


Confiance en soi et détermination

En matière de capacités et de talent, les Vietnamiens n’ont rien à envier aux autres. «La confiance en soi est le sésame qui ouvre toutes les portes», selon lui.
Retraçant son chemin vers le succès, Bùi Tiên Dung a révélé : «Au début, j’étais un peu complexé d’être un Asiatique de petite taille. Je me disais alors : +comment pourrais-je devenir représentant d’un groupe de premier rang comme IBM, participer aux transactions et aux ventes avec divers clients partout dans le monde ?+. Les dirigeants du groupe eux-mêmes m’ont conseillé de ne pas me soucier de cela. L’apparence est bien moins importante que les compétences. Et IBM soutient toujours les éléments qu’elle considère comme capables d’occuper de hautes fonctions».

D’après lui, en début de carrière, le facteur chance est important. «Mais mieux vaut créer les conditions pour qu’elle vienne plutôt que de l’attendre les bras croisés», considère-t-il. Bùi Tiên Dung donne souvent des conseils à ses jeunes collègues. Pour se créer une belle carrière, il a quatre conseils : d’abord, il faut placer l’efficacité du travail au-dessus de tout. Ensuite, il faut se fixer un objectif, un chemin professionnel et réfléchir aux moyens d’y parvenir. Tertio, il faut toujours chercher à compléter et perfectionner ses capacités personnelles. Enfin, quarto, toujours établir de bonnes relations avec les gens successibles d’influer sur votre carrière. En résumé, les jeunes doivent patiemment suivre le chemin qu’ils se sont fixés, et ne pas être trop impatients. Un autre point très important, c’est aussi de «savoir saisir les opportunités».

Très attaché au pays natal
Bien que loin de son pays natal depuis plus de 30 ans déjà, Bùi Tiên Dung parle toujours couramment vietnamien. «Où que je sois, je n’oublie jamais que je suis Vietnamien. Dans n’importe quelle situation, j’essaie toujours d’utiliser ma langue maternelle, par exemple lorsque je discute avec mes enfants, quand je compose des poèmes, et même quand je parle avec des clients», raconte-t-il.
Dans sa famille, tous les membres suivent un style de vie très vietnamien. Par exemple, trois repas de riz par jour, pas de fast-food, sauf cas exceptionnel. Lors du Têt, le banh chung et les plats traditionnels sont incontournables. Bùi Tiên Dung n’oublie jamais d’emmener ses enfants faire les coutumes traditionnelles des Vietnamiens lors du premier jour du Nouvel An lunaire comme xông dât (arriver le premier chez des proches dans la matinée du jour de l’an) et offrir des li xi (étrennes glissées dans de petites enveloppes de couleur rouge) pour souhaiter les meilleures voeux. Il va aussi à la pagode avec eux pour demander à Bouddha une bonne et heureuse année. «C’est très important pour qu’ils puissent bien comprendre d’où ils viennent», confie M.Dung.
Cet homme dit qu’il «est toujours fier» de son pays natal. «L’été prochain, je retournerai dans mon village natal de Trinh Phô pour brûler des baguettes d’encens sur l’autel des ancêtres. Peut-être y reviendrais-je pour passer la fin de ma vie», a dit Bùi Tiên Dung. 
                                                                                                Diêu An/CVN
 

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