Vers un réchauffement de 3,6°C avec les objectifs actuels

La planète se dirige vers un réchauffement "de long terme" de 3,6 degrés si les gouvernements se contentent de leurs objectifs actuels, a averti l'Agence internationale de l’énergie (AIE) le 12 novembre, alors que viennent de s'ouvrir à Varsovie des négociations sur le climat.

La 19e conférence sur le climat de l'ONU à Varsovie.

"Les émissions de gaz à effet de serre, dont deux tiers proviennent du secteur de l'énergie, sont toujours sur une trajectoire dangereuse. Si nous restons sur cette voie, nous n'arriverons pas à nous approcher de l'objectif international de limiter le réchauffement climatique mondial à 2 degrés", a alerté Maria van der Hoven, directrice générale de l'AIE lors d'une conférence de presse à Londres.

Dans le scénario "central" établi par l'agence énergétique des pays développés, les émissions de gaz à effet de serre liées à l'énergie augmenteront de 20% en 2035, même avec les efforts déjà annoncés par les États.

Ce scénario "prend en compte l'impact des mesures annoncées par les gouvernements pour améliorer l'efficacité énergétique, soutenir les renouvelables, réduire les subventions aux énergies fossiles et dans certains cas, donner un prix au CO2", précise l'AIE dans son rapport annuel de référence.

Or la hausse de 20% des émissions "énergétiques" (charbon et pétrole principalement, gaz dans une moindre mesure) d'ici 20 ans "laisse le monde sur une trajectoire cohérente avec un réchauffement moyen de long terme des températures de 3,6°C, bien au-delà de l'objectif affiché internationalement des 2 degrés", souligne l'AIE.

Constatant le "rôle pivot" de l'énergie dans le succès ou l'échec de la politique climatique internationale, le bras énergétique de l'OCDE salue les initiatives récentes (plan d'action pour le climat de Barack Obama, annonce par Pékin d'une limitation du charbon ou encore débat européen sur les engagements climatiques en 2030), qui ont "tous le potentiel de limiter la croissance des émissions de C02 liées à l'énergie".

Mais ses projections à 2035 montrent que la consommation d'énergies fossiles continuera à augmenter significativement. Les énergies fossiles devraient encore représenter 75% de l'ensemble de l'énergie consommée en 2035, contre 82% actuellement.

16,1 milliards de litres de pétrole chaque jour

L'AIE a relevé le 12 novembre sa prévision de consommation mondiale de pétrole en 2035 à quelque 101 millions de barils par jour (mbj), soit une progression d'environ 14 mbj en moins d'un quart de siècle. Cette rivière pétrolière représente un flot de plus de 16,1 milliards de litres d'or noir, brûlé sur la planète toutes les 24 heures.

Côté charbon, l'AIE table sur une hausse de la consommation de 17% d'ici 2035 (dont les deux tiers seraient réalisés d'ici 2020), notamment parce que le charbon reste moins cher que le gaz dans de nombreuses régions du monde.

Les perspectives pour les renouvelables, notamment dans l'électricité, restent bonnes. Photo : AFP/VNA/CVN

Frange d'or dans un nuage noir néanmoins : les perspectives pour les renouvelables, notamment dans l'électricité, restent bonnes. Près d'un mégawatt sur deux des nouvelles capacités de production électrique sera renouvelable (un sur quatre pour les seuls éolien et photovoltaïque), ce qui permettra de passer le cap de 30% d'électricité renouvelable dans le monde en 2035.

Le rapport est publié alors que plus de 190 pays sont réunis depuis le 11 novembre à Varsovie pour la 19e conférence climat de l'ONU, qui doit poser les bases de l'accord global attendu en 2015 à Paris sur la limitation des gaz à effet de serre.

AFP/VNACVN

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