Verdict Zimmerman : les États-Unis face aux vieux démons du racisme

Les États-Unis, qui ont réélu l'an dernier le premier président noir de leur histoire, se trouvaient à nouveau confrontés aux vieux démons du racisme, après l'acquittement de George Zimmerman pour le meurtre du jeune Noir Trayvon Martin.

Des personnes manifestent leur colère après l'acquittement de George Zimmerman, en bloquant la circulation sur une artère de Los Angeles, le 14 juillet.

Cette affaire "ne peut pas être vue autrement qu'une triste démonstration de l'état des relations entre races dans ce pays", écrivait le 15 juillet un éditorial du New York Times, en évoquant un pays "infesté par le racisme".

George Zimmerman, 29 ans, a été innocenté le 13 juillet du meurtre de Trayvon Martin, un adolescent noir de 17 ans que ce vigile de quartier avait tué en février 2012 à Sanford, en Floride (Sud-Est).

Le meurtre du jeune homme, puis le procès de son meurtrier ces derniers jours, ont passionné et divisé l'Amérique, entre partisans du droit de porter des armes et militants antiracistes.

Alors que la communauté noire criait au racisme et au +délit de sale gueule+, toute la stratégie des avocats du vigile aura été tout au long du procès de plaider la question de la légitime défense et celle du respect d'une loi qui la légalise en Floride, depuis adoptée par une trentaine d'États.

Une femme manifeste à New York en tenant à la main des portraits de Trayvon Martin, après l’acquittement de George Zimmerman, le 14 juillet.

Le jury de six femmes a apparemment tenu compte de cet argument pour réaffirmer la loi, à la satisfaction des militants pro-armes.

"Aussi douloureux qu'il soit, ce verdict était le seul auquel le jury pouvait logiquement parvenir", écrivait un éditorial de l'Orlando Sentinel, "l'accusation n'a pas pu prouver le meurtre ou l'homicide" alors que The Atlantic ironisait en évoquant que personne en Floride "n'aurait tort en faisant ce que Zimmerman a fait : acheter une armer, maîtriser les arcanes de la loi sur la légitime défense en Floride et attendre".

"Tous les jours, c'est un délit de faciès"

Les réactions de la rue et de nombreux commentaires le matin du 15 juillet ne retenaient néanmoins que la question raciale en posant la question : "Et si Zimmerman avait été noir ? Et Trayvon Martin blanc ?".

Le sort du jeune homme était depuis comparé à celui d'Emmett Till, un garçon noir de 14 ans, torturé et tué par deux hommes blancs au Mississippi en 1955 pour avoir flirté avec une jeune femme blanche. Les deux hommes avaient été acquittés.

"Le Nouveau Sud occupe le même espace et la même période de temps que le Vieux Sud", a dénoncé Benjamin Jealous, le président de la NAACP, principale organisation militant pour les droits des Noirs.

"Il ne s'agit pas seulement d'un délit de faciès face à la police, c'est aussi un délit de faciès face au juge, c'est un délit de faciès quand on fait ses courses, tous les jours c'est un délit de faciès", a accusé le pasteur noir leader des droits civiques Jesse Jackson sur Twitter, après l'annonce du verdict.

 

AFP/VNA/CVN

Rédactrice en chef : Nguyễn Hồng Nga

Adresse : 79, rue Ly Thuong Kiêt, Hanoï, Vietnam

Permis de publication : 25/GP-BTTTT

Tél : (+84) 24 38 25 20 96

E-mail : courrier@vnanet.vn, courrier.cvn@gmail.com

back to top