Égypte : nouvelle mobilisation islamiste, ElBaradei Premier ministre

Mohamed ElBaradei, un ténor de l'opposition au président Mohamed Morsi, a été choisi le 6 juillet pour diriger un gouvernement de transition en Égypte où le camp islamiste était mobilisé en masse pour une nouvelle démonstration de force face à l'armée.

Mohamed ElBaradei a été choisi le 6 juillet pour diriger un gouvernement de transition en Égypte.

C'est dans un climat de vives tensions alourdi par la flambée de violences qui a fait 37 morts en 24 heures, que M. ElBaradei, ancien chef de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), doit prêter serment après avoir été désigné par le président civil intérimaire, Adly Mansour.

Devant le palais présidentiel au Caire, des dizaines de personnes en liesse ont afflué à l'annonce de la nouvelle par la télévision d'État, brandissant des drapeaux égyptiens sur fond de chants patriotiques.

Alors que le pays profondément divisé est en proie depuis plusieurs jours à des manifestations de partisans et d'opposants de M. Morsi, premier président démocratiquement élu d'Égypte, l'armée est déployée en force pour tenter de prévenir de possibles nouveaux affrontements.

Par dizaines de milliers, les partisans des Frères musulmans étaient rassemblés, notamment aux abords d'une mosquée de Nasr City, un faubourg du Nord-Est du Caire, qu'ils occupent depuis une dizaine de jours.

Feuille de route lancée

Dans le camp opposé, sur la place Tahrir, des groupes de manifestants anti-Morsi qui y campent ont été rejoints par d'autres pour soutenir l'éviction du président islamiste, à l'appel du mouvement Tamarrod qui avait organisé les manifestations monstres du 30 juin.

Dans ce contexte tendu, M. Mansour a eu des entretiens avec le général Abdel Fattah al-Sissi, chef de l'armée, qui l'a nommé le 3 juillet, écartant de facto M. Morsi. Il a aussi reçu M. ElBaradei et des représentants de Tamarrod.

La feuille de route, élaborée par l'armée après l'éviction de M. Morsi, en coordination avec l'opposition et les principaux dignitaires religieux, prévoit un gouvernement intérimaire "doté de pleins pouvoirs", avant la tenue d'élections générales à une date non précisée.

Dans un communiqué le 6 juillet à la Maison Blanche, le président américain Barack Obama "a répété que les États-Unis ne sont alignés ou ne soutiennent aucun parti politique ni groupe égyptien particulier".

"Les États-Unis rejettent catégoriquement les fausses affirmations propagées par certains en Egypte, et selon lesquelles nous travaillons avec des partis politiques ou des mouvements spécifiques pour dicter la transition en Egypte", poursuit un compte-rendu envoyé à la presse après une conférence téléphonique de M. Obama avec son équipe de sécurité nationale sur la situation en Égypte.

Le 5 juillet, les violences entre pro et anti-Morsi, mais aussi entre pro-Morsi et soldats, ont fait 30 morts et plus de 1.400 blessés, essentiellement au Caire et à Alexandrie (Nord). Dans le Sinaï (Nord-Est), 5 policiers et un soldat ont été tués par des islamistes et un prêtre copte a été abattu par des hommes armés. Depuis leur début le 26 juin, les heurts ont fait plus de 80 morts dans le pays.

AFP/VNA/CVN

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