Un responsable des secours nigérians qui se trouvait le 5 novembre au soir à l'hôpital de Damaturu a déclaré avoir "personnellement compté 150 morts". Il a ajouté que certaines familles avaient récupéré les corps de leurs proches pour les enterrer réduisant le nombre de corps encore présents à la morgue à 97.
Auparavant, la Croix-Rouge avait déclaré que 63 personnes avaient été tuées tandis que la police faisait état d'un bilan de 53 morts dont 11 membres de ses forces.
Un membre de Boko Haram a revendiqué le 5 novembre les dernières attaques en série à l'explosif menées le 4 novembre soir tout en menaçant de continuer "à attaquer" des cibles gouvernementales.
"Nous sommes responsables des attaques dans Borno (État dont la ville de Maiduguri est la capitale) et Damaturu", a affirmé par téléphone ce membre de la secte, Abul Qaqa. "Nous allons continuer à attaquer des cibles du gouvernement fédéral tant que les forces de sécurité continueront à persécuter nos membres et civils vulnérables", a-t-il ajouté.
Le Nord-Est du Nigeria - pays le plus peuplé d'Afrique avec plus de 160 millions d'habitants - est en proie à de fréquentes attaques menées par des combattants de Boko Haram. Deux kamikazes se sont fait exploser le 4 novembre près d'une base militaire à Maiduguri. Boko Haram a revendiqué l'attentat suicide contre le siège de l'ONU à Abuja le 26 août, qui a fait 24 morts.
L'une des attaques menées le 4 novembre dans la ville de Damaturu a été menée par un kamikaze qui a lancé sa voiture remplie d'explosifs sur un bâtiment de la police, a indiqué le 5 novembre un chef local de la police.
"C'était une attaque suicide à la bombe contre un de nos bâtiments. L'assaillant est venu à bord d'une Honda CRV et est rentré dans le bâtiment et les charges ont explosé", a déclaré le chef de la police de l'État de Yobe, Suleimon Lawal.
Dans un communiqué, le président nigérian Goodluck Jonathan a condamné ces attaques et "a ordonné aux forces chargées de la sécurité de s'efforcer d'arrêter les auteurs de ces actes haineux".
Le porte-parole du président Jonathan, Reuben Abati, a ajouté que ces violences avaient contraint le président Jonathan à annuler sa présence au mariage de son frère le 5 novembre dans un village du Sud du Nigeria.
AFP/VNA/CVN