La Chine réussit son premier rendez-vous spatial

La Chine a fait dans la nuit du 2 au 3 novembre un pas supplémentaire pour devenir une grande puissance spatiale en réussissant l'amarrage de deux vaisseaux non habités, étape cruciale vers la construction d'une station spatiale prévue vers 2020.

À 17h37 GMT le 2 novembre, le vaisseau Shenzhou VIII s'est uni au module Tiangong-1, à une vitesse d'environ 28.000 km/h à 343 km au-dessus de la Terre, selon le Centre aérospatial de contrôle en vol de Pékin, cité par l'agence officielle Xinhua (Chine Nouvelle).

Shenzhou ("vaisseau divin") VIII, une version modifiée des capsules Shenzhou qui ont propulsé dans l'espace les premiers spationautes chinois, avait décollé le 1 novembre de la base de Jiuquan, d'où était également parti le 29 septembre le module d'essai Tiangong-1 ("Palais céleste).

Shenzhou VIII et Tiangong-1 resteront amarrés pendant à peu près 12 jours avant de se séparer pour s'unir à nouveau à une date qui n'a pas encore été arrêtée, selon Wu Ping, porte-parole du Programme chinois de vol habité, citée le 1 novembre par Chine Nouvelle.

Les dirigeants chinois, notamment le Premier ministre Wen Jiabao, ont assisté à la retransmission de l'opération depuis le centre de contrôle de Pékin. Le président Hu Jintao qui se trouve en France pour participer au sommet du G20 a envoyé un message de félicitations.

"Cela va permettre à la Chine de conduire l'exploration de l'espace à une échelle accrue", a déclaré le responsable du programme des vols habités Zhou Jianping.

La maîtrise des rendez-vous spatiaux est une étape cruciale dans la conquête de l'espace, franchie par les Russes et les Américains dans les années 1960.

Ce premier amarrage entre dans le cadre du programme visant à doter d'ici une décennie la Chine d'une station orbitale dans laquelle un équipage peut vivre en autonomie durant plusieurs mois, comme l'ancienne station russe Mir ou la Station spatiale internationale (ISS).

Si la mission Shenzhou VIII est un succès, la Chine lancera l'année prochaine deux autres vaisseaux pour aller rejoindre Tiangong-1, successivement Shenzhou IX et Shenzhou X, dont l'un sera habité.

Deux femmes font partie des astronautes qui s'entraînent en vue de cette mission, selon l'agence. Si elles sont choisies, elles seront les premières Chinoises à être envoyées par leur pays dans l'espace.

Sur Shenzhou VIII, deux mannequins ont été embarqués sur le vaisseau pour envoyer des faux signaux de vie produits par une machine sur leur respiration, leur température corporelle ou leur tension artérielle, afin de tester la transmission des données vers le sol, a rapporté le 2 novembre le Xin Jing Bao (Nouvelles de Pékin).

Pour la première fois, des expériences en sciences de la vie et sur la microgravité sont réalisées en coopération internationale dans le cadre du programme chinois de vol habité, avait indiqué lundi Mme Wu.

"L'Allemagne pratique des expériences en microgravité de façon régulière et a une compétence particulière en Europe dans ce domaine", a expliqué Isabelle Sourbès-Verger, spécialiste du programme spatial chinois au CNRS.

Lancé au début des années 1990 grâce à des achats de technologie russe, le programme de vol habité chinois est contrôlé par l'armée et était resté jusqu'ici à l'écart de la coopération internationale, contrairement aux autres domaines spatiaux comme l'astrophysique ou l'observation de la Terre.

AFP/VNA/CVN

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