Le point d'orgue de sa mini-tournée sera son discours de réconciliation à l'adresse du 1,5 milliard de musulmans dans le monde qu'il prononcera aujourd'hui au Caire.
Cette ouverture de l'administration Obama au monde musulman a suscité l'inquiétude d'Israël, alors que les relations entre les 2 alliés traversent un moment délicat en raison des divergences sur la relance du processus de paix avec les Palestiniens.
L'avion présidentiel s'est posé vers 14h20 locales (11h20 GMT) à l'aéroport international de Ryad, où M. Obama effectue sa première visite. Le président américain a été accueilli au pied de l'appareil par le roi Abdallah. Les 2 hommes se sont embrassés avant de se diriger au milieu d'une haie d'honneur vers une estrade pour écouter les hymnes nationaux des 2 pays. Ils devaient ensuite tenir des discussions bilatérales.
Avant son arrivée, M. Obama a dit vouloir "remettre sérieusement sur les rails" le processus de paix au Proche-Orient et souligné la nécessité d'une certaine fermeté à l'égard d'Israël sur la création d'un État palestinien et la colonisation juive.
L'Arabie saoudite, poids lourd régional, attend de Washington des assurances de cette fermeté avec le gouvernement du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu qui refuse d'accepter l'idée d'un État palestinien et de geler totalement la colonisation en Cisjordanie occupée.
Le roi Abdallah avait été à l'origine de l'Initiative de paix arabe, adoptée en 2002 et prévoyant notamment une normalisation entre les Arabes et Israël en échange d'un retrait total des territoires arabes occupés en 1967.
Américains et Saoudiens devaient également tenter d'élaborer une stratégie vis-à-vis de l'Iran, le rival régional chiite de l'Arabie sunnite soupçonné de vouloir se doter de l'arme nucléaire. Ils devaient aussi parler de pétrole.
Aujourd'hui, M. Obama doit prononcer un discours très attendu, qui doit réparer des relations sérieusement dégradées par la guerre en Irak, le scandale de la prison d'Abou Ghraib en Irak, le camp de Guantanamo et, plus largement, les pratiques défendues par M. Bush au nom de la lutte antiterroriste. Le président américain avait averti d'emblée qu'un "seul discours ne va pas résoudre tous les problèmes" mais estimé que son déplacement dans les pays musulmans représentait "une opportunité pour nous de faire en sorte que les 2 parties s'écoutent un peu plus".
De son côté, Israël s'est dit inquiet de la possibilité que les ouvertures de M. Obama se fassent à ses dépens. "Il existe une coopération intense entre Israël et les États-Unis, mais les désaccords se sont récemment aggravés", a admis le ministre des Transports, Israël Katz. "Le président américain a le droit de tenter de se réconcilier avec le monde musulman et faire concurrence à Al-Qaïda ou l'Iran pour conquérir son coeur ; pour notre part, nous devons vérifier que ce cela ne portera pas atteinte à nos intérêts communs" avec les Américains, a-t-il affirmé.
AFP/VNA/CVN